La dépêche précise que ces relations ont continué jusqu’en 2003, date à laquelle le régime des mollahs a mis en état d’arrestation ces personnes.

Cependant, il faut préciser qu’il ne s’agit pas d’une découverte récente : cela fait des années que les Américains sont au courant que l’équipe de direction des attentats du 11 septembre a vécu en Iran au moment des faits et a bénéficié du soutien du régime des mollahs. Bruno Schirra, un journaliste allemand, a même enquêté sur le sujet, mais jamais les Américains n’ont accordé le moindre crédit officiel à ce travail car leur objectif n’était pas d’impliquer les mollahs dans les attentats du 11 septembre : cette implication pourrait empêcher tout projet d’entente avec l’Iran et les Etats-Unis ont un besoin vital de cette entente.

Téhéran espérait obtenir des compensations pour le Hamas et le Hezbollah en échange de cette entente, ce que Washington refuse. Téhéran menaçait toujours d’embraser la région en cas de refus américain. Or Gaza a prouvé l’absence de capacité de nuisance de Téhéran et en l’absence de ce joker, Téhéran fuit actuellement les négociations avec Washington.

Cette récente annonce sur cette affaire est une manière de rafraîchir les mémoires des mollahs que Washington a la capacité de les lier aux attentats du 11 septembre et ainsi déclencher la menace ultime d’un changement de régime. C’est donc une intimidation. Mais c’est la première étape d’une intimidation puisque l’annonce ne contient pour l’instant que des éléments très vagues sur les liens entre Al Qaeda et le régime des mollahs.

Dans son approche façonnée pour une entente avec l’Iran, Washington ne parle plus du régime des mollahs mais du « gouvernement iranien », nuance nécessaire pour améliorer l’image de son futur partenaire. Ce choix sémantique sera contreproductif dans le cas actuel, le gouvernement iranien qui a accordé secours, soutien et finances n’était pas celui d’Ahmadinejad, mais celui du soi-disant très modéré Khatami, le joker du régime des mollahs ! Les membres d’Al Qaeda qui étaient ses invités résidaient d’ailleurs dans son fief à Yazd !

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