Farah Stockman a découvert à Téhéran des dépôts remplis du sol au plafond d’imprimantes HP. Selon elle, cette présence massive de ce produit en Iran ne pouvait pas s’expliquer par l’approvisionnement des revendeurs via la contrebande (des Pasdarans) depuis Dubaï. Stockman a mené sa petite enquête et a fait une découverte énorme : les produits étaient distribués depuis 1997 par Redington Gulf, une mystérieuse compagnie indienne de 5 employés basée à Dubaï, qui selon son responsable à DubaÏ, a été spécialement créée en 1997 « pour fournir le marché iranien en matériaux HP ». L’objectif d’HP était de contourner les sanctions adoptées sous Clinton en 1995.

Farah Stockman signale que de nombreuses compagnies américaines ont recours à des intermédiaires pour échapper aux lois américaines qui sanctionnent les compagnies commerçant avec l’Iran. Ce procédé leur permettrait, selon elle, d’affirmer qu’ils ne connaissaient pas la destination finale des produits. Mais étant donné que Redington Gulf a été créée en 1997 « pour fournir le marché iranien en matériaux HP », qu’il existe d’autres traces de cette activité, Stockman a essayé de trouver un indice qui priverait HP de feindre l’ignorance quant à la destination finale des produits confiés à Redington Gulf.

Stockman a fait mouche en mettant la main sur une déclaration d’Albrecht Ferling, le directeur général d’HP au Moyen-Orient, qui en 1999 dans une interview accordée au quotidien Emirati Gulf News avait fait état d’une « croissance de 50% par an du marché des imprimantes HP en Iran ». Cet article très complet a été repris par des sites et des blogs très sérieux. Il est devenu incontournable et 10 jours après sa publication, la chaîne de l’info a fait reculer le géant américain Hewlett-Packard.

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