Rooz écrit que les ennuis de l’actrice ont commencé suite à la diffusion de la bande-annonce de son film Body of Lies sur un site Internet visible en Iran. Il y a peu de gens qui peuvent surfer sur des sites diffusant des vidéos, non pas que c’est formellement interdit mais parce que cette activité nécessite un abonnement à une petite ADSL et non l’abonnement de base dont la vitesse de pointe est de 256k/s.

En réalité, il y a plusieurs pistes de désinformation dans un même article publié par le site Rooz : prétendre que les responsables du régime sont des puritains (et des maffieux), prétendre que la jeunesse s’organise sur le net, ce qui est un vaste mensonge pour empêcher les jeunes d’ailleurs de se mobiliser pour aider les Iraniens. Chaque sujet est prétexte à la rediffusion de ses mensonges de base. D’ailleurs, le site Rooz affirme que le départ inespéré de l’actrice en exil serait dû à une mobilisation en sa faveur sur Internet !

Extrait : (après la diffusion de la Bande-annonce que personne n’a vue) Golshifteh a été convoquée au centre de sécurité du ministère de la Culture. Les fonctionnaires du ministère de la Culture lui ont demandé poliment de s’engager à ne plus jamais jouer dans aucun film produit à Hollywood. Elle a refusé de se conformer à leur demande en raison de sa passion pour le cinéma. Le ministère de la Culture l’a alors informée qu’elle ne recevrait plus l’autorisation de jouer dans aucun film en Iran. Golshifteh a donc décidé de quitter le pays. Le ministère de la Culture a exigé qu’elle n’y soit pas autorisée. Mais l’information a été diffusée par Rooz et l’agence iranienne ISNA. Une fois la nouvelle reprise dans les médias locaux, les autorités n’avaient pas d’autre choix que de laisser partir cette actrice très populaire.

Selon ce site de désinformation basé à Londres, l’actrice iranienne s’est d’abord rendue en Suède, afin de participer à un festival du film iranien (avec des cinéastes envoyés par les mollahs), puis elle s’est envolée en octobre pour les Etats-Unis, afin d’assister à la première du film Body of Lies !

C’est incroyable comme les autorités du régime laissent partir certains avec un passeport et plusieurs visas alors que des milliers d’autres jeunes iraniens qui sont prêts à payer pour y être autorisés sont privés de cette liberté et doivent s’attacher sous des camions pour quitter leur pays.

Ainsi l’actrice Golshifteh Farahani a rejoint la Team America des pipoles iraniens expatriés qui n’ont jamais aucun avis sur les violations des droits de l’homme en Iran, sur la condition féminine, sur le Sida, sur la toxicomanie, sur les pendaisons publiques ou un quelconque sujet politique. Ils ne se prononcent pas non plus sur les autres exilés, ceux qui arrivent par camions. On a vu Atiq Rahimi l’écrivain afghan primé par le Goncourt défendre ses compatriotes sans papier, mais on n’a jamais vu l’un de ces pipoles parasites aider des compatriotes en exil, ni en France ni ailleurs.

C’est là qu’intervient le site Rooz avec cet article où il est abondamment question du danger qui pèse sur la jeune actrice exilée. A défaut d’un discours politique qui trouverait des auditeurs passionnés à Hollywood, on lui invente une raison plausible de se taire. Il n’y a pas de doute possible sur ce comportement : il y a de la complicité car ces mêmes sites d’information qui excusent si facilement ce mutisme ne rendent jamais hommage à ceux qui ont courageusement critiqué le régime et ont payé de leur vie.

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