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Iran : Contrats pétroliers en rafales ?
13.10.2008

Ces derniers jours, le régime des mollahs a évoqué les signatures en rafales de contrats pétroliers ou gaziers de très grande importance. Il y a beaucoup d’exagération et quelques mensonges dans ces déclarations qui tentent de masquer l’arrêt des investissements étrangers en Iran sous la pression exercée par les Etats-Unis.



Le régime des mollahs est dans une situation économique grave qui ne résulte pas de la crise financière actuelle, mais cette dernière peut l’aggraver car ses partenaires commerciaux européens ou chinois sont eux-mêmes en grande difficulté. De ce fait les annonces triomphalistes de Téhéran surprennent. Cependant, en les lisant soigneusement, on y décèle des irrégularités et des mensonges par omission.

Le premier d’entre eux a été l’annonce de la signature d’un accord de 320 millions d’euros entre une filiale des Pasdaran et la compagnie nationale de gaz. En France, Iranmanif.org, un site lié aux Moudjahiddines, a dit qu’il avait obtenu l’information via ses informateurs au sein du régime. C’est faux car la nouvelle de cette signature a fait la une des journaux du régime. En revanche, cette signature n’apporte rien au régime car il a besoin d’investissement de dollars venant de l’extérieur et non des capitaux iraniens qui sont pistés comme argent sale par les Américains.

Il y a aussi une demi-douzaine de mensonges par omission dans l’annonce de la signature d’un accord gazier avec le Pakistan. Téhéran affirme que cette signature donne le coup d’envoi au projet de gazoduc Iran-Pakistan-Inde, mais ceci est doublement faux car les Indiens refusent de signer sous la pression accrue des Américains et par ailleurs, il y a de l’eau dans le gaz à la suite des vives critiques indiennes sur le maintien du programme nucléaire iranien que ce pays juge très suspect.

En dehors de cet blocage indien, l’accord signé avec le Pakistan contient plusieurs inconnus : quand commenceraient les travaux du pipeline tronqué de sa partie indienne ? Qui financerait ce projet en l’absence de l’Inde, à quel prix Téhéran a vendu le gaz ? Comment, Téhéran acheminera le gaz destiné au Pakistan sans ce pipeline ou encore quand démarrera ce projet à plusieurs inconnus ?

La seule chose dont on est sûre,- mais Téhéran n’en parle pas- est que les mollahs ont accepté que le paiement soit différé après la première livraison. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’annonce de cette signature ne contenait pas un montant de contrat.

En revanche, ce n’est pas le cas d’un contrat signé avec Crescent, une compagnie des Emirats Arabes Unis. Le régime a évoqué le montant de 2 milliards de dollars ! Ce contrat est lié à un enjeu interne : il avait été initialement négocié par Ali Kordan, l’éminence grise de Larijani, qui paie à sa place le prix de leur projet raté de coup d’Etat contre Rafsandjani. Le régime évoque une révision à la hausse des prix et un montant impressionnant afin de charger Kordan avec une possible accusation d’incompétence et de corruption, mais ce prix contient un mensonge par omission !

Téhéran a signé un contrat de 2 milliards de dollars pour une durée de 25 ans ! C’est-à-dire que les mollahs ont prévendu une quantité fixe de gaz à un prix qui restera fixe sur une durée de 25 ans dans un marché gazier de plus en plus dynamique où l’on révise les prix tous les 4 ans.

Un autre mensonge par omission est la quantité de gaz que Téhéran livrera à Crescent pour un montant annuel de 80 millions de dollars. Même les sites d’informations pétrolières iraniennes se montrent discrets sur ce volume qui détermine le prix du mille mètre cube de gaz GM3), unité de mesure pour ce genre de contrat. Malgré la discrétion observée par les mollahs, ce volume serait, conformément au premier accord signé en 2001, de 15 millions de mètres cubes par jour (15000 GM3). Dans ce cas, le prix serait de l’ordre de 14 dollars les milles mètres cubes de gaz soit 9,3% du prix auquel Téhéran achètera cette année du gaz au Turkménistan ou encore 3,5% du prix de gaz vendu par Gazprom aux Européens !

Parallèlement à ses prétentions mensongères, Téhéran rencontre des difficultés pour trouver des vrais investisseurs européens ou encore asiatiques et en plus il a même du mal à exploiter ses réserves pour ses besoins internes. Il n’arrivait pas à approvisionner ses centrales thermiques ce qui provoquait des coupures d’électricité, il vient de descendre d’un palier car Téhéran a connu sa première coupure de gaz destiné aux particuliers. La coupure a duré 10 heures.

L’incapacité du régime à approvisionner les consommateurs intérieurs rend impossible son autre prétention de concurrencer Gazprom pour enlever un nouveau marché en Turquie, même si les prix cassés pratiqués par Téhéran mettent tout concurrent hors compétition.

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| Mots Clefs | Enjeux : Pétrole & Gaz |

| Mots Clefs | Enjeux : Buy-Back |

| Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Pays : Pakistan |

| Mots Clefs | Pays : Inde |

| Mots Clefs | Pays : Turquie |

| Mots Clefs | Pays : Conseil de Coopération du Golfe (CCG) |