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Iran : Deux faits divers (Zahra et Georges)
26.09.2008

En 1980, l’Iran a été arraché à sa marche en avant pour être jeté bas sous le règne rétrograde de la charia. Depuis, des centaines de milliers femmes, hommes et enfants ont été marqués dans leur chair par les lois barbares de la charia. Les faits divers donnent une image de cette souffrance. Aujourd’hui, le cas de Zahra et Georges.



La première histoire et sans doute la plus légère est celle de Georges, un dealer de 24 ans. En mars dernier, il a été poignardé à la poitrine par son client Mojtaba 25 ans. Georges est mort quelques heures après. Selon la loi, le coupable doit être puni par la famille de la victime qui peut demander la vengeance (Ghéssas) en exigeant une mise à mort soit par pendaison, soit suivant la loi du talion ou encore par un dédommagement pécuniaire. Mojtaba a été arrêté assez vite et il avoue, mais il échappe à la peine de mort : sa victime était un mécréant. L’article 207 du code pénal est formel : la famille du mécréant tué ne peut exiger aucun dédommagement.

Le cas de Zahra est nettement différent. Selon la loi de l’islam, l’âge légal du mariage est de 9 ans, mais sous la pression internationale les mollahs ont réformé cette loi pour relever la limite d’âge à 13 ans. Cependant, si le père ou le tuteur légal de l’enfant donne son consentement, l’enfant peut être mariée dès son neuvième anniversaire. C’est le cas de Zahra 11 ans qui s’est donné la mort pour échapper à ce qu’elle considérait comme une prison.

Enfant d’un mariage raté, Zahra aura eu une courte existence bien agitée : au moment de son divorce, sa mère a renoncé à sa dot pour avoir la garde de sa fille. Elles ont vécu ensemble un moment grâce à la vente d’un rein de la mère. Mais comme toutes les iraniennes étant dépourvues d’indépendance financière, la mère s’est remariée et s’est vite trouvée en prison pour avoir endossé les chèques sans provisions du second mari.

Zahra a alors vécu en prison avec sa mère car elle préférait ne pas vivre avec son géniteur porté sur les châtiments corporels et les insultes. Elle ne voulait même pas le rencontrer au parloir. Pour récupérer cette vierge précieuse qu’il pouvait facilement marier moyennant argent, le géniteur s’est rapproché du père du second mari. Ce dernier mis dans la combine a demandé à la mère de lui confier Zahra au prétexte de l’inscrire à l’école. Elle avait alors 7 ans et elle s’est donc retrouvée par l’intermédiaire de son beau-père chez son père biologique. Sa mère est sortie au bout de 4 ans avec l’idée de récupérer l’enfant. Ayant appris qu’on allait marier sa fille d’ici peu, elle appelait souvent le père ou le grand père de l’enfant.

Une semaine avant sa mort, Zahra a supplié sa mère de cesser ses coups de fils car ils étaient suivis par des coups (du père, de l’oncle…). Et puis les voisins du père ont appelé : Zahra était à l’hôpital d’Ahwaz pour tentative de suicide en avalant de l’insecticide. Elle est morte trois jours après. Sa mère a retrouvé dans ses poches, une lettre qu’elle avait écrit pour elle : « ma chère petite maman, tu seras triste, mais je n’en peux plus… » La lettre est longue et sa traduction inutile.

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-  Iran : Le mariage temporaire et le double apartheid sexuel
- (6 JUIN 2007)

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