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Iran : Possible candidature de Khatami face à Ahmadinejad
15.09.2008

Khatami, l’ancien président du régime des mollahs, a critiqué son successeur Ahmadinejad en affirmant que ses « slogans agressifs et vifs » donnaient des prétextes à l’ennemi (Israël ou les Etats-Unis) pour agir contre le pays.



Khatami a ainsi suivi l’exemple de l’ayatollah Rohani, son ancien collègue, qui la semaine dernière avait critiqué Ahmadinejad sur son bilan économique et aussi sur l’aspect formel de son antisionisme et son antiaméricanisme.

Lundi dernier au moment de cette attaque virulente de Rohani, nous avions affirmé qu’il s’agissait d’un discours préélectoral et d’un ballon de sondage pour tester l’opportunité de sa candidature. Elle a été confirmée 5 jours plus tard par Karroubi – le candidat désigné des réformateurs-, et pas démentie par l’intéressé. Depuis, Rohani multiplie les sorties médiatiques dans lesquelles il a changé de registres et tient des propos plus présidentiels… Les déclarations de Khatami relèvent du même schéma, il a parlé et le régime attend des retours de l’opinion publique via ses mouchards qui sont des commerçants du Bazar et certains chauffeurs de taxi.

Le come-back de Khatami est très intéressant d’un point de vue stratégique. Si ce retour devient effectif, Karroubi devrait s’effacer. D’ailleurs ce dernier a utilisé l’annonce de la candidature de Rohani pour annoncer son incertitude à accepter sa propre candidature alors qu’il y a 15 jours, il se disait farouchement opposé à tout retrait en faveur de Khatami.

Ce changement de Karroubi est télécommandé par le régime. Karroubi avait été désigné comme candidat (sans chance) face à Ahmadinejad après le coup d’Etat raté de Larijani. Le régime pensait alors qu’il n’arriverait pas à arracher une entente à l’administration Bush et devait maintenir la pression contre les Etats-Unis face à la prochaine administration qui contrairement à Bush disposerait de 4 ans de délai. Alors que Washington se démène pour conclure cette entente avant l’élection du novembre 2008, Téhéran a commencé à envisager un président plus adapté à la période post-entente, un président modéré voire semi-modéré.

C’est le second point essentiel du retour de Khatami : il campera dans le rôle du réformateur-modéré et de ce fait, Rohani qui manquait d’une étiquette claire se placera comme le candidat de la 3ème voie, ce dont Téhéran a besoin pour garder le mystère sur ses futures orientations politiques, économiques et diplomatiques dans tous les cas de figures (entente ou pas entente). D’ailleurs dans sa dernière sortie médiatique, Rohani a effleuré le sujet en affirmant sa conviction sur la nécessité d’un dialogue, mais aussi en évoquant ses doutes quant à leur ampleur… le parfait parlé de mollah !

Si ses chances sont certaines, le régime maintiendra le suspens jusqu’au bout avec des intrigues périphériques (« viendra-t-il ou ne viendra-t-il pas », sera-t-il approuvé comme candidat ou pas) : des subterfuges dont nous avons eu des exemples pour les législatives et qui ont pour mission de contourner un vrai débat de fond inexistant.

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Pour en savoir + sur Rohani :
- Iran : Début fulgurent de la pré-campagne éléctroale
- (9 SEPTEMBRE 2008)

Pour en savoir + sur le candidat Ahmadinejad :
- Iran : Le fabuleux destin d’Ahmadinejad, le miraculé !
- (8 SEPTEMBRE 2008)

Pour en savoir + sur Khatami :
- Mohammad Khatami : Biographie sommaire
- (14 NOVEMBRE 2005)

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