Il s’agit cependant de mesures conformes à sa décision de ne pas céder aux injonctions du Conseil de Sécurité à propos de ses activités nucléaires. Si Téhéran cédait, ne serait-ce qu’un peu, les sanctions seraient suspendues et l’investissement reprendrait. En l’absence d’une volonté de compromis, le régime a décidé d’agir pour encourager ses partenaires commerciaux de se rebeller contre les sanctions américaines.

La solution de Téhéran est donc d’offrir des contrats pétroliers plus avantageux à ses partenaires. Nozari, le ministre iranien de pétrole, a évoqué la mise en place de certaines facilités et d’incitations pour attirer les investisseurs étrangers, notamment les Turcs qui ont finalement invoqué leur hostilité au buy-back comme le motif officiel de l’abandon du protocole d’accord signé en avril dernier.

En réalité, l’abandon turc est dû à un refus des banques internationales et surtout américaines de financer l’achat du droit d’exploitation vendu via le procédé buy-back.

L’incitation dont a parlé aujourd’hui Nozari est le remplacement du buy-back par les contrats CEPP qui éliminent le premier versement pour commencer l’exploration. Nozari a également organisé une conférence de presse pour rassurer les investisseurs étrangers quant aux réserves inépuisables qu’ils pourraient s’offrir pour une durée illimitée grâce au CEPP. En cela, le CEPP nous rappelle les concessions de 100 ans vendues par les Qajars aux Britanniques.

En attendant que sous l’effet de ce contrat, le blocus économique des Américains soit neutralisé, le régime des mollahs a décidé de réduire un peu ses dépenses. Cela prend la forme d’une réduction de 20% des quotas d’essence réservés aux particuliers (de 120 à 100 litres par mois).

Cependant, il ne s’agit pas d’importer moins d’essence pour économiser environ 100 millions de dollars par mois, mais de créer une pénurie et d’orienter les particuliers vers le marché noir contrôlé par le régime. Il s’agit de substituer le prix libre au prix officiel subventionné qui coûte cher au régime. L’économie des dépenses viendra de la suppression de facto de la part de l’essence subventionnée. Comme à son habitude, le régime impose les serrages de ceinture au peuple et non à la fratrie au pouvoir.

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