« Nous n’avons pas eu de réponse claire ni de oui, ni de non », a dit Javier Solana pour résumer les 4 heures de discussion qu’il a eu avec le représentant des mollahs. Solana a évoqué l’absence d’une « réponse claire ». Cela ressemble beaucoup à sa réaction officielle à la récente lettre de réponse des mollahs :
compliquée, difficile à cerner, nécessitant une étude approfondie… [1]

Il avait alors recommandé la tenue de cette rencontre pour mieux cerner le contenu pourtant explicite de cette lettre. En fait, l’objectif de Six reste d’éviter l’adoption de nouvelles sanctions contre ce régime que chacun d’eux veut conserver au pouvoir dans l’intérêt de ses propres intérêts dans la région.

Malgré le refus persistant des mollahs de prendre en considération la question de l’enrichissement, et leur insistance sur une redéfinition de l’ordre du jour, les Six font désormais semblant de ne pas entendre le non des mollahs ! Feindre l’ignorance est la seule méthode trouvée par les Six (pour l’instant). Un autre rendez-vous a été fixé pour dans 15 jours.

Il existe en Iran une expression qui s’appelle le couvre-chef de la charia (Kolah é Shar’i), il s’agit d’un chapeau magique qui transforme tout élément sur lequel on le pose en objet conforme à la charia (en somme un convertisseur au format hallal). Les mollahs expliquent par a+b que telle chose n’est pas contraire à la consommation.

Par exemple, Khomeiny avait d’abord interdit le caviar car étant produit par un poisson sans écaille, mais après avoir découvert les vertus financières de cette denrée, il a lancé une fatwa pour affirmer que l’esturgeon avait à l’intérieur de son corps un os comparable à une écaille. Il a ainsi rendu le caviar islamiquement correct.

C’est ce que cherchent les Six en rallongeant les délais avec Téhéran pour trouver un détail (politiquement correct) dans le discours très controversé de Téhéran qui pourrait être assimilé à une concession. En attendant cet argument introuvable, il faut continuer à tuer le temps.

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