Iran Resist - Iran : La semaine en images n°21

Iran : La semaine en images n°21
13.07.2008

La semaine a été marquée par la « photo truquée » de tirs de missiles soi-disant de longue portée. C’est la trouvaille des occidentaux pour contredire l’authenticité des revendications balistiques du régime, une trouvaille, comme nous le verrons, aussi fausse que les missiles des mollahs. Nous avons donc consacré notre semaine en images à des photos truquées et d’autres pas truquées dont on ne parle jamais chez les experts de l’AFP.

En ce qui concerne le missile longue portée des mollahs, nous n’avons pas eu besoin de la photo exhibée par l’AFP pour juger les informations transmises par l’Iran comme non fiables. Il nous a suffi de dessiner une carte pour montrer qu’un tel missile ne pouvait retomber qu’en dehors de l’Iran et qu’en l’absence d’un point de chute hors Iran on pouvait conclure à un tir d’une portée inférieure. Par la suite, le régime a confirmé cette hypothèse en affirmant que le missile avait été tiré depuis le désert intérieur iranien, distant d’un millier de kilomètre de la plus lointaine frontière iranienne.

La valse des faussaires | Par le passé aussi, le régime avait prétendu posséder des armes très performantes, mais à chaque fois, les occidentaux ont évité de remettre en cause l’authenticité de ses affirmations car ils les utilisent comme prétexte pour imposer des sanctions contre ce régime. Cependant, ils se préservent le droit de les imposer à des moments opportuns et en ce moment ce n’est pas le cas. D’où cette démarche très particulière de l’AFP qui n’a pas remis en cause la portée des missiles, mais leur nombre !

L’AFP a affirmé que Téhéran n’avait pas tiré beaucoup de missiles mais peut-être un seul ou à la rigueur deux ! Une broutille quoi ! En fait en se livrant à ce show balistique, Téhéran s’exposait à de nouvelles sanctions pour avoir enfreint les résolutions adoptées par le Conseil de Sécurité le concernant. Normalement les Six auraient dû immédiatement alourdir les sanctions à son encontre.

Américains, français et britanniques ont donc inventé une diversion médiatique pour minimiser l’importance des tirs afin d’éviter aux Six d’imposer de nouvelles sanctions contre ce régime qui pourrait s’effondrer sous de nouvelles sanctions, emportant dans sa chute tous les intérêts européens en Iran.

L’AFP a concocté la dépêche avec l’aide du britannique Mark Fitzpatrick du très versatile IISS ou Institut international (britannique) d’études stratégiques, et le Pentagone s’est aligné sur son avis d’expert : il n’y a eu qu’un missile tiré qui de plus était de faible puissance !

Par la suite, vendredi, la Maison-Blanche a affirmé que les récents tirs de missiles iraniens n’entamaient pas la détermination des Etats-Unis à résoudre la crise par des moyens diplomatiques (sanctions+offres d’ententes). C’est à se demander si cette photo grossièrement truquée ne serait pas une pure invention…

Merci en tous les cas à l’AFP pour ce faux certificat de bonne conduite ! L’agence française a rétabli la pression en déformant les propos de la prière de vendredi et en diffusant de soi-disant nouvelles menaces proférées par un sous-greffier du régime.

Précisons également que ces manœuvres navales devaient durer dix jours, mais nous prédisions que les mollahs y mettraient fin sans grande publicité et c’est ce qui arriva. Le régime a ainsi évité de s’exposer aux quolibets en exhibant les forces navales des pasdaran composées principalement, d’armements imaginaires, de vedettes rapides sous-équipées (ci-dessous) et de vieux sous-marins en panne.

Le commandant des forces navales des pasdaran avait déclaré que la spécificité de ses troupes était d’être partout et nulle part, toujours invisibles. Il a bon deux sur trois !

Encore de l’eau… | Quand il pleut dans les villes iraniennes : elles se transforment en piscine improvisée. Ici à Tabriz, les habitants se débrouillent comme ils peuvent et comme vous pouvez le constater, pas l’ombre d’un barbu ou d’un treillis : ils préfèrent rester au sec pour éviter les insultes des passants.

Plus au sud, Ispahan, l’ancienne capitale de l’Iran est dans une situation grave de sécheresse. Zayandeh Roud, la « rivière des naissances » est à sec. Ce ne sont pas des photos truquées : Les poissons agonisent parmi les déchets et là aussi pas l’ombre d’un barbu, d’un milicien de la municipalité ou encore d’un milicien : ils sont aux frais. Cependant pour éviter la fuite des touristes : le régime a commandé des reportages sur la ville, reportages fabriqués à l’aide de soi-disant journalistes iraniens qui parlent de tout mais pas de cette ville qui meurt.

La valse tout court | Encore plus au sud à Bouchehr où se trouve cette centrale électrique si utile au pays, commandée et prépayée par le Shah, bombardée par les amis français de Saddam, abandonnée par ses constructeurs allemands et aujourd’hui otage des techniciens russes. Ici, les habitants vivent comme les poissons de Zayandeh Roud : ils étouffent, certains sur la potence et d’autres à regarder leur agonie. L’agonie est le seul spectacle non-truqué en Iran : les spectateurs savent que ceux-là sont déjà au paradis car délivrés des mollahs.

Ce ne sont pas non plus des images truquées, mais des images censurées. On ne les voit plus car l’AFP ne parle plus des pendaisons en Iran et n’en montre plus d’images : mauvaises pour les affaires. Tiens, une idée pour la rédaction de cette agence : vous avez créé une diversion pour sauver les intérêts français en Iran des sanctions qui leur seront fatales ; faîtes-nous un article en expliquant une supercherie sur ces images de pendaisons.

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