Iran : Que veut dire la Culture du Martyre ? 25.04.2008 En visite à la ville de Hamedan et s’adressant aux familles des victimes de guerre, Ahmadinejad a parlé de l’importance de la Culture du Martyre qui serait le moyen de régler les problèmes économiques et mondiaux. Le propos peut être mal interprété. | Décodages | Il ne faut pas confondre la culture du martyre et le culte des martyres ! Dans le cas qui nous concerne, ilne s’agit pas d’un appel aux commandos suicides, mais d’un hommage à l’esprit de sacrifice qui est exacerbé dans l’islam et plus spécifiquement dans le chiisme. Mais dans ce cas précis, le discours n’a rien de religieux. Les familles des soldats morts sur le front de la guerre Iran-Irak sont parmi les plus démunies de l’Iran. La survie des familles iraniennes repose généralement sur les revenus combinés du père et des fils. Si une famille a perdu un garçon au début de la révolution pendant la guerre avec l’Irak, on peut être certain qu’elle est aujourd’hui (presque vingt ans après) en grande difficulté alors que le père est à la retraite ou trop vieux pour travailler. Toutes les familles iraniennes sauf les familles exilées, des bazaris et des mollahs ont été touchées par cette guerre et comptent des morts, des handicapés à 60% ou à 80% ou encore des jeunes qui ont perdu la raison et vivent en marge. En rappelant la grandeur de mourir en martyre, par l’intermédiaire d’Ahmadinejad, le régime encourage ces millions de démunis à être fiers de compter un martyre dans leur famille et ne pas se plaindre pour les difficultés matérielles qui sont négligeables au regard du bonheur d’une vie éternelle au paradis d’Allah promise aux martyrs et leurs familles. La remarque est encore plus valable pour ceux qui n’ont pas perdu un fils : de quoi se plaignent-ils, ils n’ont même pas fait leur devoir qui est de se sacrifier pour les mollahs ! Ce discours n’a rien d’inhabituel : la télévision d’Etat diffuse sans interruption des spots où l’on rappelle aux iraniens que la vie ici-bas n’est rien et que seule compte la vie après la mort. Il y a aussi des émissions hebdomadaires où l’on débat sur l’importance de l’autre vie au regard de celle-ci. Alors que la situation économique empire chaque jour avec une l’inflation qui vacille entre 40 et 70% selon les produits, ce rappel de la grandeur du sacrifice est un appel à l’ordre, un rappel à ne pas se plaindre de la vie chère et à accepter de se serrer la ceinture. © WWW.IRAN-RESIST.ORG | Mots Clefs | Fléaux : Pauvreté (et Disparité) | | Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs | | Mots Clefs | Mollahs & co : Ahmadinejad | | Mots Clefs | Institutions : Culte du martyr (attentats suicides) | |