Selon Kommersant, Téhéran voudrait une OPEP du gaz sur le modèle de l’OPEP « du pétrole », alors que Moscou pencherait pour une réforme du FPEG (Forum des pays exportateurs du gaz). Cette réforme russe permettrait à cette organisation informelle de devenir une plate-forme internationale pour élaborer la formule du prix du gaz et débattre des itinéraires de nouveaux gazoducs !

En clair, Moscou veut verrouiller les prix sur les siens, mais aussi contrôler les projets de gazoducs en concurrence avec son réseau. Ceci ressemble furieusement à ce que nous avions affirmé dans la toute première analyse consacrée à cette histoire démagogique de l’OPEP du gaz quand le régime des mollahs en avait parlé en février 2007 pour effrayer ses partenaires européens qui flirtent d’un peu trop à son goût avec les américains.

Comme nous l’avions alors affirmé, Moscou a basé son offensive énergétique non sur une action apparente mais sur la création d’un cartel invisible des fournisseurs de gaz en entrant dans les capitaux de tous les réseaux de gazoducs qui alimentent l’Europe.

En février 2007, Moscou avait rejeté avec force cette proposition médiatique et bruyante de Téhéran qui perturbait la lente, silencieuse et inexorable conquête russe du marché des gazoducs de l’Europe. Le régime des mollahs est un allié incontrôlable pour les russes, car il utilise son alliance avec Moscou pour se maintenir mais en espérant arriver à une entente avec Washington. Cette entente ruinerait les espoirs de la Russie qui pour le moment contrôle la vente des hydrocarbures de l’Asie Centrale en se posant comme le seul accès à leurs gisements. Dès le mois de janvier, Moscou a donc décidé de s’impliquer dans ce projet d’OPEP du gaz pour surveiller les mollahs et finalement il s’avère que Moscou chercherait même à détruire ce projet démagogique de l’intérieur, en substituant son projet à celui des mollahs.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG