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Décodage d’un article pro-mollahs de l’agence Reuters
20.03.2008

Alistair Lyon de Reuters a écrit à Téhéran un long article sur le rôle régional des mollahs en Irak. « En renversant Saddam Hussein il y a cinq ans, les Etats-Unis ont parallèlement et involontairement contribué au rétablissement du statut de puissance régionale de l’Iran ». Il s’agit d’un article chargé de sous-entendus composé à la Minoui avec l’apport des experts très liés au régime des mollahs.



Les deux experts sollicités par Alistair Lyon sont Vali Nasr, membre du Council on Foreign Relations et Saïd Leylaz, un membre des pasdaran qui fut le n°2 des services secrets des pasdaran, un poste affecté à l’élimination des opposants. Vali Nasr dit que le régime des mollahs a toutes les cartes en main en Irak [1] et bien que les mollahs soient totalement en faillite, Leylaz prétend que les caisses sont pleines à ras bord [2] et que par conséquent Téhéran est en mesure de continuer son ingérence en Irak !

La combinaison des deux pseudo-expertises laisse entendre qu’il faut composer avec une telle puissance et négocier avec. Cet air est très à la mode, tout le monde veut négocier ! Parmi ceux-là, il y a notamment les britanniques qui ont des liens historiques avec le clergé iranien, un clergé qui n’a jamais condamné par fatwa l’exploitation du pétrole iranien par des mécréants !

Historique d’un silence complice | Présents en Iran depuis des décennies et incapables de disposer d’un réseau pour maîtriser le pouvoir politique en Iran, les britanniques ont décidé d’encadrer les mollahs et de créer « un clergé » financé par une bourse d’aides basée à Nadjaf dont les capitaux provenaient d’un fond foncier originaire de la ville indienne d’Oud (fond géré par les Nababs).

Par la suite, comme les américains le font aujourd’hui, ils ont organisé une révolution (de velours) en Iran, révolution au cours de la quelle, l’Iran devint une monarchie constitutionnelle. Grâce à cette constitution soumise à l’islam chiite et à la charia, l’Iran devint légalement un Etat islamique hostile à toute modernisation et les mollahs protégés des britanniques ont ainsi pris le pouvoir grâce à une révolution populaire ! Une fois au pouvoir, les mollahs ont oublié leur islamisme et n’ont lancé aucune fatwa hostile à la présence des britanniques en Iran pour siroter le pétrole iranien !

Le destin a placé au pouvoir en Iran, la dynastie Pahlavi qui a décidé de ne pas appliquer cette constitution infâmante. Cependant, les Pahlavi étaient incapables d’amender cette constitution car le Parlement était aux mains du clergé et des propriétaires féodaux qui contrôlaient ensemble un peuple illettré dans un pays non industrialisé presque totalement agricole. La solution des Pahlavi était d’industrialiser le pays et laïciser l’enseignement pour libérer le peuple du poids de ses deux alliés des britanniques qui le gardaient arriéré pour permettre à la Grande-Bretagne d’exploiter ses richesses.

- Aujourd’hui encore les mollahs agissent dans le sens des intérêts pétroliers anglais ce qui permet au British Petroleum, l’ex Anglo-Iranian Oil Company, d’être la plus puissante compagnie pétrolière du monde. Les anglais ne souhaitent aucun changement en Iran, ils commandent des articles pour parler de la puissance régionale des mollahs et de la nécessité de composer avec.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Les Brits et les mollahs :
- Iran : Les Britanniques cherchent à renforcer le rôle des mollahs en Irak
- (19 MAI 2007)

| Mots Clefs | Pays : Grande-Bretagne |

| Mots Clefs | Auteurs & Textes : selon Reuters |

| Mots Clefs | Enjeux : Rôle régional de l’Iran |

| Mots Clefs | Enjeux : Garanties Régionales de Sécurité : le DEAL US |

| Mots Clefs | Resistance : Lobby pro-mollahs en France et ailleurs ! |

[1Vali Nasr | « La chute de ces deux régimes, sans que des Etats puissants ne leur aient succédé, a grandement bénéficié à l’Iran et a fait le ménage pour que l’Iran répande son influence ».

[2Saïd Leylaz | « Toutes les 24 heures, nous gagnons 270 millions de dollars en devises fortes - une somme magique », « L’Iran peut redistribuer ses pétrodollars pour acheter la loyauté à l’intérieur de ses frontières et, à l’extérieur, des partenariats stratégiques ».