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Iran : Moscou envoie des signaux pas très clairs à Téhéran
04.02.2008

Le 30 janvier 2008, Téhéran avait demandé à ses alliés irakiens d’évoquer la nécessité d’une reprise de négociations directes entre Washington et Téhéran. Le 1er février, Washington avait donné son accord et lancé une invitation à Téhéran. Nous prédisions une vive réaction de Moscou qui redoute toute rencontre privée entre ses alliés mollahs et ses adversaires américains. Comme prévu, les russes ont réagi en menaçant Téhéran d’adopter le même langage que les partisans d’une nouvelle résolution.



La diplomatie russe, qui s’oppose généralement à toue nouvelle sanction contre l’Iran, s’est montrée ravie que le projet d’une nouvelle résolution contienne un renforcement du régime des sanctions susceptible d’envoyer des signaux clairs à l’Iran. Moscou a proposé aux mollahs de coopérer pleinement avec l’AIEA pour échapper à ces sanctions.

Les propos tenus par le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Kisliak sont la copie conforme des propos tenus en novembre 2007 par Mikhaïl Kamynine, le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, au moment où Téhéran avait manifesté son intention de participer à une rencontre en tête-à-tête avec les américains.

C’est désormais un cas classique : Moscou prend des mesures ponctuelles pour appeler son allié iranien à l’ordre quand ce dernier flirte trop ouvertement avec les américains ou les européens. Une alliance avec les mollahs est vitale pour la Russie :
Moscou utilise les mollahs pour bloquer le processus de négociations pour trouver un statut pour la mer Caspienne et l’absence d’un tell statut, l’Asie Centrale reste tributaire de la Russie pour l’exportation de son gaz. Parallèlement, Moscou alimente les talibans en armes pour affaiblir les américains et voit d’un très bon œil l’aide des mollahs aux djihadistes irakiens.

En ce qui concerne le dossier nucléaire iranien : plus la crise dure et plus les prix du pétrole augmentent. L’opération remplit les caisses russes et en même temps empêche l’Iran de postuler comme un fournisseur fiable de l’Europe.

A tout point de vue, les mollahs sont les meilleurs alliés de Moscou (et la Russie s’oppose à tout changement de régime en Iran) à condition que les mollahs ne s’écartent pas de leur conduite désastreuse. Quand ces derniers flirtent un peu trop ouvertement avec les américains ou signent d’importants contrats gaziers avec les européens, Moscou les sanctionne immédiatement. Cependant, il s’agit pour Moscou de corriger les mollahs et leur faire comprendre leur fragilité sans aller trop loin.

Signaux clairs à l’Iran et avertissement | La dernière fois que Téhéran avait souhaité organiser une rencontre avec des américains, Moscou avait, comme nous l’avons dit plus haut, réagi dans un premier temps par des propos sur la mauvaise qualité de coopération entre l’Iran et l’AIEA.

Mais ce ne sont ces propos diplomatiques qui avaient réussi à refroidir les mollahs mais la menace russe de marquer une pause dans sa coopération nucléaire pour achever et livrer la centrale de Bouchehr (pièce maîtresse de la revendication iranienne d’accès à l’enrichissement).

Si Téhéran poursuit sa politique de dialogue avec les américains, la Russie ne tardera pas à réagir avec plus de force pour envoyer d’autres signaux plus clairs à ses alliés vitaux.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + sur le sujet :
- Iran : Washington souhaite consulter rapidement les mollahs sur la sécurité en Irak !
- (2 février 2008)

| Mots Clefs | Enjeux : Rétablir les relations avec les USA & Négociations directes |

| Mots Clefs : Alliance IRAN-RUSSIE |