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Iran-Gaz : Shell est remplacée par l’indienne OVL
03.02.2008

En janvier 2007, Shell et la compagnie espagnole Repsol avaient signé conjointement un accord préliminaire avec Téhéran pour développer deux phases de Pars Sud. Entre temps, Shell avait à plusieurs reprises repoussé les échéances pour donner une réponse définitive à Téhéran. La direction de Shell vient d’annoncer le gel du processus.



En février 2007, le géant anglo-hollandais Royal Dutch Shell, la seconde plus grande compagnie pétrolière au monde, avait promis aux mollahs de leur donner une réponse avant la fin de l’année 2007. Le 31 décembre 2007, le patron de Shell, Jeroen Van der Veer avait à nouveau repoussé la date de la remise de sa réponse de 12 mois. Cette fois, à quelques jours de la célébration de la révolution islamiste, Shell affirme que les mollahs ne pourront pas compter sur ses 10 milliards de dollars d’investissements qui auraient pu renflouer leurs caisses vides.

Les deux affaires sont peut-être sans lien, mais aujourd’hui l’ambassadeur des mollahs en Hollande, un certain Ziaran, a menacé de mort les soldats hollandais engagés en Afghanistan si les Pays-Bas ne s’opposaient à la diffusion d’un documentaire réalisé par un député hollandais sur l’islam intégriste. C’est là un autre modèle de diplomatie de chantage du régime des mollahs qui préfère proférer des fausses menaces de mort (ou menaces de substitution) plutôt que remettre en cause ses accords d’investissements avec ces hollandais (qui insultent le Coran) ! Ce comportement en dit long sur les convictions islamistes des mollahs : leurs prises de positions sont superficielles et destinées à des fans écervelés du monde musulman, mais jamais ce régime ne fera rien contre un major pétrolier, sinon que de l’allécher en lui faisant miroiter un autre contrat plus juteux.

C’est ce qu’à fait simultanément le régime des mollahs via son ministre du pétrole Nozari qui a convoqué la presse pour déclarer qu’aujourd’hui même un « champ gazier, avec une réserve estimée à 638 milliards de mètres cubes, avait été découvert par une compagnie indienne dans le Golfe Persique ». Il a refusé d’indiquer le nom de cette compagnie indienne, mais le site iranoilgas.com est formel, il s’agirait d’OVL et d’un gisement à proximité de l’île Kish que ce site d’information pétrolière iranienne appelle le bloc Kish.

Mais premier problème, la compagnie indienne l’ONGC Videsh Limited n’a pas découvert ce gisement pendant la journée fériée de vendredi 1er février 2008, mais à une date imprécise, car toujours selon le même site d’information pétrolière iranienne, il s’agirait non pas d’une découverte mais de négociations en vue d’un important accord d’investissement.

Second problème, si l’on en croit l’Economic Times, ces négociations auraient abouti il y a une dizaine de jours et la presse spécialisée l’avait évoqué. Téhéran a choisi de faire de la publicité autour de cet accord pour répondre à Shell.

Il s’agit visiblement d’un nouveau contrat buy-back qui malgré son importance (30 milliards de dollars), se fait au désavantage de l’Iran. En effet, plusieurs sites iraniens (Payvand, iranoilgas.com, ISNA, ...), le régime avait reconnu des réserves de 48000 milliards de pieds cubes de gaz soit 1350 milliards de mètres cubes (2 fois plus que l’annonce presse de Nozari) alors que l’OVL a estimé les réserves de Kish à seulement 7000 milliards de pieds cubes (198 milliards de mètres cubes) et un milliard de barils de pétrole.

C’est la règle : en général, dans le cadre des contrats buy-back, les clients sous-évaluent les capacités des gisements. Un prix global et irréversible est fixé sur cette base. Déjà avec des réserves sous-évaluées (par l’OVL), le baril et les milles mètres cubes de gaz seront bien en-dessous des prix du marché. Ces prix seront encore plus bas avec des réserves gazières et pétrolières réelles du gisement Kish (en supposant que l’investissement soit réellement de 30 milliards et non moins).

Ces prix cassés accordés par les mollahs font d’eux des partenaires idéaux pour les acheteurs étrangers au point que certains iraniens souhaitent voir tarir les réserves pétrolières pour que ces partenaires ou les américains qui convoitent leur butin renoncent au gâteau pétrolier iranien. C’est un souhait difficile à exhausser car contrairement aux rumeurs répandues par les grandes compagnies pétrolières, cette source d’énergie n’est pas en voie de disparition, bien au contraire.

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| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Pays-Bas |

| Mots Clefs | Enjeux : Pétrole & Gaz |

| Mots Clefs | Institutions : Politique Economique des mollahs |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Enjeux : Buy-Back |