Un article circule actuellement sur le net et l’on peut le trouver sur deux sites alter mondialistes et antisionistes. Son auteur Kaveh Afrasiabi affirme que le projet français de création d’une petite base militaire aux Emirats Arabes Unis pousse les mollahs à solliciter l’aide des chinois pour « rendre la pareille à l’excès perçu comme tel, des intrusions occidentales dans son voisinage » ! Afrasiabi anticipe et parle d’une possible installation d’une « base (chinoise) dans l’un des ports iraniens du Golfe Persique ou sur l’une de ses îles ».

Quand Paris avait annoncé la création de cette base militaire dans le Golfe Persique, Téhéran n’avait guère fait de commentaires et l’affaire n’en méritait pas. Cette rumeur n’est pas une réponse indirecte des mollahs à ce projet français, elle est une promesse de pacte avec la Chine, le principal adversaire économique des Etats-Unis.

L’auteur, un proche du pouvoir des mollahs, conseiller en discours diplomatique de Khatami, adresse en fait un message aux américains et non aux français bien que la création d’une petite base militaire ait été utilisée à plusieurs reprises comme prétexte.

Pourquoi cette menace de pacte avec les chinois ? Actuellement Téhéran fait des pieds et des mains pour accélérer la tenue (à Bagdad) d’une 4e rencontre avec des officiels américains : il laisse entendre qu’en cas d’un échec des négociations avec Washington, il pourrait conclure une entente avec ses ennemis.

Mais l’article va encore plus loin dans sa stratégie de chantage. Soi-disant pour étayer le bien fondé d’un rapprochement économique entre Téhéran et Pékin, l’auteur aligne plusieurs exemples poussifs et peu utiles car Pékin n’a jamais caché son intérêt pour l’Iran. Ces exemples sont de nature à exercer un chantage sur les partenaires européens de l’Iran.

Afrasiabi parle notamment du recul des allemands qui auraient perdu leur première place dans le top 10 des partenaires commerciaux des mollahs. Afrasiabi essaie de saler la note en évoquant des chantiers chinois en attente en Iran (projet de Gaz liquéfié, terminaux pétroliers sur la Mer Caspienne, extension du métro de Téhéran et construction d’aéroports) : que des projets qui auraient pu intéresser les entreprises françaises qui dominent ces secteurs.

L’article de Kaveh Afrasiabi est un modèle de chantage. Comme tous les maîtres chanteurs, Afrasiabi évoque des menaces, mais laisse aussi entrevoir la solution. Ainsi il écrit : « Une fois encore, un tel scénario, certain de soulever le courroux de Washington, dépend d’un grand nombre de variables ». Ce qui veut dire que la balle est dans le camp des partenaires européens de l’Iran (pour s’opposer à une future résolution) et des Etats-Unis (pour accepter le deal proposé par les mollahs).

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