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Iran – nucléaire : Une triple relance de la crise
14.01.2008

Mohamed El Baradei, le directeur général de l’AIEA était à Téhéran et à l’issue de ses premiers entretiens, il n’a pas hésité à qualifier de positives ses discussions avec les dirigeants du régime. De retour à Vienne, il s’est dit porteur de bonnes nouvelles : les mollahs lui ont fourni des précisions sur une nouvelle centrifugeuse et lui ont promis de fournir d’ici un mois des éclaircissements nécessaires sur leurs activités nucléaires passées. Apparemment, El Baradei n’a pas renoncé à sa langue de bois et ses formules délibérément floues.



Le problème persistant est que El Baradei a renoncé à toute forme d’inspection et se contente de réceptionner et transmettre des informations fournies par Téhéran tout en qualifiant cette communication à sens unique d’efforts d’éclaircissements. L’hypocrisie de ce discours est dans le fait que la seule caractéristique qui ne convient pas à la politique nucléaire des mollahs est la transparence. Tout l’art des mollahs est dans la dissimulation d’un programme nucléaire totalement opaque où des rumeurs anxiogènes sont savamment entretenues par Téhéran à l’exemple des informations qui ont été fournies au cours de ce voyage à El Baradei et qui portent sur une nouvelle génération top secrète de centrifugeuses développées par Téhéran, mais interdites aux inspecteurs de l’AIEA !

Toute la politique nucléaire des mollahs est fondée sur un refus des inspections et une diffusion de rumeurs qui laisseraient entendre qu’ils sont en mesure d’avoir la bombe ou un savoir-faire nucléaire militaire transmissible à des alliés peu fréquentables.

Or, au cours de ses quatre dernières années de visites officielles à Téhéran, El Baradei n’a jamais évoqué cette opacité ou cet art de dissimulation ou de diffusion des rumeurs fausses ou invérifiables. Il y a même participé en affirmant à plusieurs reprises (avec le régime) que l’Iran avait désormais le savoir-faire nucléaire et qu’il convenait de l’accepter. Parallèlement, il a toujours insisté sur des progrès nécessaires pour plus de transparence.

De leur côté, les mollahs apprécient totalement cette approche. Ils ne demandent que plus de temps pour apporter plus de transparence ou d’autres informations délibérément anxiogènes.

Mais les délais ne sont donc pas mono-usages : En août dernier – c’est-à-dire dire un mois avant l’adoption d’une nouvelle résolution onusienne-, les mollahs avaient déjà demandé un délai de 1 mois pour répondre à toutes les questions en attente… Il y a toujours une demande permanente d’un délai supplémentaire d’un mois. Le cumul de ces délais se compte en années. Mais cette fois, la demande d’un autre mois de délai intervient après la publication d’un rapport voulu par Washington qui a démenti l’existence d’un programme nucléaire militaire actif en Iran.

Le délai demandé sera utilisé pour exploiter d’une manière ultra-médiatique ce rapport qui a confirmé les déclarations iraniennes faites entre 2003 et 2007. Comme l’a exprimé Khamenei lors de son entretien avec El Baradei, pour Téhéran, l’issue doit nécessairement déboucher sur un retour de leur dossier nucléaire du Conseil de Sécurité vers l’AIEA, une option qui est également défendue par El Baradei depuis le début de l’affaire nucléaire iranienne.

Le voyage d’El Baradei a donc relancé la crise dans trois domaines : en offrant à un régime dissimulateur et tricheur de se poser en partenaire valide pour une saine coopération, en permettant la diffusion de rumeurs sur le savoir faire nucléaire du régime, et occasionnellement en réactualisant la demande commune de dessaisissement du Conseil de Sécurité.

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