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Tous les contrats du groupe pétrolier ENI en Iran
16.11.2007

Paolo Scaroni [1], le patron du groupe pétrolier italien ENI, a récemment annoncé qu’il poursuivrait ses activités en Iran. Scaroni a affirmé que le groupe ENI « s’en tiendrait à ses contrats » et qu’il n’était pas « approprié » de le forcer à ne pas respecter ses contrats. Il n’y a rien d’étonnant puisque selon Scaroni, l’Iran est l’Eldorado du marché mondial du gaz !



En effet, depuis 2001, ENI a signé plusieurs contrats Buy-Back avec les mollahs dont deux en association avec Total pour les gisements de Dorood et de Balal qui lui assurent respectivement 58,500 et 13,100 barils par jour. Il faut également ajouter à ces lots, les 160,000 barils par jour du gisement de Darkhovin à proximité de la frontière irakienne (chiffres 2004). Avec ces 231,600 barils quotidiens, ENI dépasse Total en termes de production pétrolière obtenue grâce aux contrats buy-back.

Les contrats buy-back sont particulièrement avantageux pour les compagnies étrangères car ils leur permettent de prépayer le baril de 8 à 12 dollars ou le mètre cube de gaz à un prix fixe et très bas quelques soient les variations à venir des prix du pétrole ou du gaz.

Mais le plus important contrat d’ENI en Iran concerne les tranches (phases) 4 et 5 du gisement gazier de Pars Sud. South Pars (Pars Sud) est l’un des plus grands gisements au monde et il renferme entre 7,785 et 14,000 milliards de mètres cube de gaz et 17,000 milliards de barils de pétroles.

Les phases 4 et 5 de ce gisement gigantesque ont démarré en 2001 avec une production de 14 millions de mètres cube de gaz par jour pour atteindre le niveau actuel qui dépasse les 58 millions de m3 par jour (prévision datant de 2004), soit 21 milliards de mètres cubes par an. C’est deux fois et demi le gaz que s’approprie Total sur les phases 2 et 3 du même gisement.

Selon les chiffres publiés par le site d’ENI, le groupe italien réaliserait 25% de son chiffre d’affaires gazier avec Pars Sud. 14% de son chiffre d’affaires pétrolier serait également assuré par ces contrats en Iran. On comprend donc pourquoi le 13 novembre 2007, Scaroni, le patron du groupe pétrolier italien Eni, a qualifié l’Iran d’Eldorado du marché mondial du gaz et a affirmé son intention d’envoyer paître les américains.

Mais comme les dirigeants de Total, la direction d’ENI ne se contente plus des contrats buy-back inventés pour détourner le principe de nationalisation du pétrole iranien. Très souvent ces deux compagnies se plaignent et demandent plus.

En réponse à cette demande, les mollahs ont commencé à dénationaliser en douce le pétrole iranien en privatisant les sous-composants de la NIOC, la compagnie nationale du pétrole iranien. Cette opération s’appelle le projet de réforme de l’article 44 et il est mené par Rafsandjani, c’est pourquoi il est surnommé « le pragmatique ». Les italiens restent sur place pour profiter de ces futures privatisations qui prennent parfois la forme de de ventes d’actions via la bourse de Téhéran.

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| Mots Clefs | Enjeux : Intérêts Européens en Iran |

| Mots Clefs | Enjeux : Pétrole & Gaz |

| Mots Clefs | Enjeux : Italie |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Enjeux : Buy-Back |

[1Le patron d’ENI | Paolo Scaroni est également membre du Conseil d’administration de Veolia.