Or, le problème est qu’Ahmadinejad ne maîtrise pas la politique nucléaire de l’Iran ni ses soi-disant choix économiques. Les décisions sont prises par Rafsandjani qui préside le Conseil du Discernement, un organe qui décide de toutes les politiques du régime.

A titre d’information, Larijani qui a officiellement « démissionné » de son poste de négociateur en chef pour le nucléaire fait partie du Conseil du Discernement, mais aussi il est toujours membre du Conseil Suprême de la Sécurité Nationale, organe chargé des affaires nucléaires. Il s’est retiré du devant de la scène, mais reste aux commandes derrière. Au sein du régime des mollahs, les plus influents ne sont pas ceux qui s’exposent et servent de fusibles pour éviter la surchauffe du régime.

Le régime a remplacé le fusible Khatami par le fusible Ahmadinejad et vue la popularité internationale de Khatami, il laisse entendre qu’il n’est pas fini. Pour le faire exister, ce dernier qui avait défendu Ahmadinejad le mois dernier, l’a cette fois critiqué sur sa politique économique.

Dans un entretien accordé au quotidien économique Sarmayeh (Capital), Khatami a lancé des œillades aux iraniens en affirmant que « ces derniers ressentent les effets de l’inflation lorsqu’ils font leurs courses ». Il a notamment reproché à Ahmadinejad de falsifier les données pour minimiser l’inflation. Ahmadinejad parle de 13,5% d’inflation et le centre de recherche du Parlement Islamique avance un taux de 22,4%.

Cependant, Khatami s’est gardé de donner le bon chiffre de l’inflation. Il ne s’agit nullement d’une étourderie, mais d’un oubli volontaire. La falsification des données est le sport national des mollahs. Khatami lui-même a été pendant 8 ans le chef des falsificateurs : d’un côté il vendait le pétrole iranien en Buy-Back à 8 dollars le baril et en même temps le régime prétendait faire des bénéfices incroyables uniquement en multipliant le nombre de barils produits par les prix du marché.

Mais en réalité, l’absence de chiffre avancé par Khatami a une autre origine : La Banque Centrale iranienne publie très peu de chiffres depuis des mois, et en tous les cas ce n’est pas ce mollah qui peut les déchiffrer. Le jour même où ce mollah faisait sa sortie médiatique, l’une des nombreuses agences de presse du régime a publié le chiffre officiel de la masse monétaire pour l’année en cours. Selon la Banque Centrale Iranienne, elle serait passée en un an de $100 à $140 milliards de dollars ! il s’agit encore de données corrigées pour minimiser les dégâts, mais cette hausse de 40% de la masse monétaire correspond à 40% d’inflation !

Nous avons poussé le vice et comparé les chiffres sur les deux dernières années, nous avons constaté une hausse de presque 100% : de 2005 à 2007, la masse monétaire est passée de $72 à $140 milliards ! La hausse aurait donc été plus forte à la fin de la présidence de Khatami que sous Ahmadinejad.

Nous avons également relevé d’autres chiffres dans la volumineuse production journalistique du régime, production qui échappe parfois aux contrôles. Ainsi selon le ministre de Travail, l’Iran aurait besoin de 4,000 milliards de dollars pour son développement économique !

Cet homme aurait dû se taire : la semaine dernière, le régime avait annoncé qu’en 2006 l’Iran avait attiré 11 milliards de dollars d’investissements étrangers. Encore une falsification du régime puisque selon la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement –UNCTAD), en 2006 le montant des investissements étrangers en Iran n’a guère dépassé les 900 millions de dollars !

Donc si l’on croit l’avis du ministre iranien du Travail, avec $ 4,000 milliards de besoins et $1 milliard à sa disposition, l’Iran accumule 40 siècles de retard chaque année grâce à Khomeiny et les minables qui l’ont aidé.

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