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Iran : Poutine face à un voyage délicat
15.10.2007

Selon une information émanant de Kremlin, les services spéciaux russes informés par d’autres services (Mossad, CIA…) auraient prévenu Poutine d’un possible attentat-suicide contre sa personne lors de sa visite mardi à Téhéran. On parlerait de commandos suicides prêts à se sacrifier pour éliminer Poutine. Ce qui est certain : ces commandos ne sont pas liés au régime des mollahs car Poutine est le seul allié de poids pour Téhéran.



Jeudi dernier face à Nicolas Sarkozy, Poutine affirmait son hostilité à toutes nouvelles sanctions contre les mollahs et il louait la coopération de ces derniers en matière nucléaire avec l’AIEA. Dans la journée, Ahmadinejad déclarait que la République Islamique d’Iran ne devait pas se fixer de limite à l’élargissement de sa coopération avec la Russie en insistant sur les bienfaits stratégiques de ce rapprochement.

C’est dans ce contexte que Vladimir Poutine s’apprête à se rendre à Téhéran pour cultiver des relations particulières avec l’Iran. L’un des enjeux sera le statut de la Mer Caspienne et en échange de son appui à Téhéran, Poutine espère que ses derniers sacrifieront les propres intérêts de l’Iran.

Le statut juridique de la Caspienne est un grave sujet de discorde entre les pays riverains, sur la question de savoir s’il s’agit d’une mer ou d’un lac. En effet, en droit international, l’utilisation des ressources d’un lac ne peut se décider qu’à l’unanimité des pays riverains. S’il s’agit d’un lac, les richesses offshore sont réparties entre les riverains, alors que s’il s’agit d’une mer les eaux territoriales ne dépassent pas 22 km (en rose sur la carte).

Les 5 pays riverains de la Caspienne ne peuvent pas trouver un commun accord pour la répartition des eaux et de ce fait ils ne peuvent arriver à un accord sur le statut juridique. Pendant des années, le régime des mollahs a fait sa politique habituelle de refus de compromis, il a ainsi perdu des occasions en or comme l’offre Russe (de 1991) de répartition de la Caspienne en 5 parts égales. Aujourd’hui la situation a évolué, on parle d’une répartition au prorata des longueurs côtières qui lui assure au plus 16% des eaux et lui fait perdre certains gisements au profit de l’Azerbaïdjan (en vert sur la carte).

Aujourd’hui, le régime des mollahs se retrouve dans une position inconfortable : que la Caspienne soit classée comme un Lac ou comme une Mer, l’Iran sera perdant au change. Mais étant désormais tributaire de l’appui de Moscou à son programme nucléaire, il risque de se plier aux exigences de la Russie et d’accepter une solution préjudiciable aux intérêts iraniens.

Exigences complexes de Poutine | Reste à savoir si Moscou a intérêt à débloquer la situation de l’absence de statut pour la Caspienne ou pas car ce flou lui permet de bloquer tous les projets de tubes subaquatiques. Quoiqu’il en soit, les mollahs sont désormais otages de la politique énergétique très agressive de la Russie et ils ont perdu leur rôle d’arbitre du désordre sur la région de la Caspienne.

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On ne peut s’empêcher de penser quelle serait la situation de l’Iran si les mollahs n’avaient pris le pouvoir avec l’aide de l’administration Carter. L’Iran pourrait alors jouer un rôle de leader énergétique dans cette région en incitant les pays riverains à constituer une nouvelle OPEP garante des intérêts des riverains et de la stabilité des prix. Mais ceux qui ont décidé de perturber la marche en avant de l’Iran avaient sans doute prévu qu’une OPEP leur suffisait largement.