Chez tous, ce retour vers le passé se traduit par un retour à des discours qui avaient été abandonnés en raison de leur inefficacité face à la mauvaise foi affichée par Téhéran. En revanche, chez les mollahs, le retour vers le passé se traduit par la reprise des différents discours, qui se sont succédés depuis Khatami à Ahmadinejad, dans l’unique but de dire « non » aux différentes offres de réconciliation formulées par les occidentaux.

Vers le 17 septembre, il y avait un retour à la modération avec le soutien de tous les composants du régime à un accord de coopération élaboré le 21 août entre les mollahs et l’AIEA. Cet accord à minima avait été élaboré après une longue période durant laquelle les mollahs refusaient toute coopération, ils insistaient sur l’irréversibilité de leurs progrès nucléaires et exigeaient une reconnaissance de leur droit à l’enrichissement. Dès lors que les occidentaux ont décidé d’accepter l’accord du 21 Août, les mollahs ont reculé d’un cran pour retourner à leur position précédant la mise au point de cet accord de coopération. Ils sont revenus d’abord à une position de refus de coopération, exprimée par Larijani. A présent, ils continuent dans cette voie pour revenir à des discours d’avant le 21 août, exprimés cette fois par Ahmadinejad, le représentant officiel mais néanmoins sans pouvoir du régime des mollahs.

Pour s’en rendre compte, il suffit de revoir les titres des plus récentes dépêches qui concernent les dernières déclarations d’Ahmadinejad qui vont crescendo !

4 oct. 07. Impossible d’arrêter les progrès de l’Iran dans le domaine nucléaire
 Avant-dernière utilisation de cet argument : en mai 2007 |
 Signification : Nous avons le savoir faire nucléaire, il faut admettre notre droit à l’enrichissement et abandonner les sanctions…

5 oct. 07. Les puissances mondiales ont politisé à dessein le problème nucléaire iranien
 Avant-dernière utilisation de cet argument : en Juin 2007 |
 Signification : Il faut sortir le dossier du Conseil de Sécurité et le restituer à l’AIEA…

5 oct. 07. Téhéran ouvert aux investissements, sans renoncer à l’enrichissement
 Avant-dernière utilisation de cet argument : en Avril 2007 |
 Signification : La Russie avait proposé de créer une entreprise conjointe d’enrichissement de l’uranium avec l’Iran en 2005. L’uranium enrichi produit sur le territoire russe devait être livré en Iran. Téhéran fait miroiter la possibilité de créer un consortium pour la production de l’uranium enrichi en Iran et laisse entendre qu’il pourrait préférer des investisseurs Européens à des investisseurs Russes. Le marché nucléaire asiatique intéresse les Européens, mais ils sont très distancés par les Russes. En échange, les mollahs exigent la reconnaissance de leur droit à l’enrichissement ce qui dans les faits revient à l’abandon des sanctions et la clôture de la remise en cause de leurs activités nucléaires.

8 oct. 07. C’est à l’Iran de poser des conditions dans ses négociations avec Washington
 Avant-dernière utilisation de cet argument : en Avril 2007 |
 Signification : C’est pathétique ! Les mollahs vendent la mèche : leur objectif dans cette amplification permanente de la crise reste des négociations directes avec les Etats-Unis. Ce qui dans les faits équivaut à une reconnaissance par les Etats-Unis de leur rôle décisif dans la région. Ils désirent être reconnus comme le principal interlocuteur régional des Américains. Il est évident que ce n’est donc pas aux mollahs de demander audience aux Américains, mais à ces derniers de supplier les mollahs d’accepter de mettre un terme à leur ingérence en Irak, et à ces attentats qui peuvent coûter la présidence aux républicains.

Vu la puissance militaire des Etats-Unis et la faiblesse des mollahs, on pourrait penser que les mollahs ont perdu la tête. S’ils se montrent si fermes face aux Etats-Unis, c’est parce qu’ils ont la certitude, que les Américains ont besoin des dirigeants avec leurs profils dans la région.

Conscient de l’impact des évènements de cette région sur les électeurs américains, le régime des mollahs a calibré ses discours pour eux. Ahmadinejad a déclaré : « c’est notre droit de dicter des conditions, car nous sommes inquiets de l’existence (aux Etats-Unis) de bombes atomiques et de l’humeur belliqueuse de leurs détenteurs ». Il s’agit encore d’un discours déjà utilisé au moment de l’anniversaire d’Hiroshima.

8 oct. 07. Toute pression sur l’Iran restera sans effets
 Avant-dernière utilisation en Septembre 2007 (c’est un discours récurrent du régime) |
 Signification : C’est un discours de provocation pour relancer la crise selon le schéma que nous avons déjà expliqué : relancer la crise, amplifier la crise, faire craindre l’affrontement dans l’espoir d’obtenir une grande compensation : la reconnaissance du rôle régional de Téhéran qui s’exerce via des milices comme le Hamas ou le Hezbollah.

Nouveau slogan du régime pour relancer la crise : « Notre mission commune est aujourd’hui très complexe : nous avons l’obligation de développer notre pays, afin d’en faire un modèle à imiter ». Menace anxiogène de la remise en cause du principe fondateur du TNP...

Le régime des mollahs, soutenu par la Ligue Arabe, le Venezuela et son allié Russe, laisse entendre qu’il veut arracher le droit à l’enrichissement et ainsi de créer une jurisprudence nucléaire qui ouvrira la voie pour un Droit à la Dissuasion.

Cette Dissuasion Banalisée abolira le principe même de la Dissuasion qui a donné lieu à la guerre froide, a empêché d’autres conflits mondiaux et mis l’Europe à l’abri d’une attaque sur son sol.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG