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Iran : Un concert pour 4 solistes (nucléaires)
03.09.2007

Le 31 août, le dernier rapport d’El Baradei révélait l’absence de savoir faire nucléaire iranien en matière de plutonium et le régime reconnaissait cette révélation. Mais dès le lendemain, nous avions assisté à une intervention de Rafsanjani qui affirmait que le pays avait franchi « un pas pour accéder à l’énergie nucléaire » grâce à un nouveau « développement des infrastructures ». Ces mots ont marqué le retour à une communication offensive fondée sur la revendication du savoir faire nucléaire dans le domaine de l’enrichissement qui est le cheval de bataille du régime depuis des années.



Après Rafsandjani, le patron du régime [1] que ses amis occidentaux qualifient de « modéré », c’est Ahmadinejad, préposé aux fanfaronnades, qui a pris le relais dans ce domaine où il excèle. Comme nous l’avions prédit, le régime devait se surpasser dans le domaine des déclarations anxiogènes et c’est ce qui a été fait grâce aux dernières déclarations d’Ahmadinejad dans un scénario avec une fin ouverte : L’Iran est parvenu à son objectif qui est de faire fonctionner 3.000 centrifugeuses destinées à son programme d’enrichissement d’uranium, a claironné dimanche Ahmadinejad en laissant entendre qu’une nouvelle batterie de centirfugeuses pourrait être installée chaque semaine...

Ce concert de déclarations offensives commencé par le « modéré » Rafsandjani ne se résume pas à Ahmadinejad. D’autres se sont incrustés dans ce concert : le même jour Mohammad Ali Hosseini, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a déclaré à nouveau que « si une nouvelle résolution du Conseil de Sécurité était adoptée contre la République Islamique d’Iran », le régime la considérerait comme la fin de sa coopération avec l’AIEA, et le début d’une autre « option ». Il faut ajouter un autre nom aux participants de ce concert pour 4 solistes : il s’agit du directeur égyptien de l’AIEA, El Baradei qui reste le plus solide opposant à toute nouvelle résolution contre l’Iran.

Dans un entretien à l’hebdomadaire Der Spiegel, il intervient en tant qu’expert nucléaire et géopolitique. El Baradei a recommandé le dialogue au nom des progrès de coopération réalisés par Téhéran tout en laissant entendre ce que serait cette autre option évoquée par les mollahs : un explosion régionale, un conflit islam-occident. Selon El Baradei, une confrontation avec les mollahs se transformerait en un affrontement entre le monde musulman et l’occident. El Baradei qui a pendant des années affirmé qu’il n’y avait aucun élement prouvant l’existence d’un programme nucléaire militaire iranien, dans une surrenchère de sous-entendus ambivalents, laisse entendre le contraire, pour souligner la nécessité du dialogue.

Ce concert de déclarations complémentaires, chargées de sous entendus et marquées par l’esprit de surrenchère et de chantage, montre les craintes des mollahs face à une nouvelle résolution du Conseil de Sécurité qui sera suceptible de bloquer toutes les activités bancaires et pétrolières du régime. Ces activités sont gérées par des banques qui sont également liées à leurs industries militaires sanctionnées par l’ONU. L’enjeu est énorme et les mollahs feront tout pour empêcher cette nouvelle résolution. D’abord par la parole et sans doute par d’autres options.

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La logique interne de ce comportement des mollahs :
- L’Iran menace de cesser sa nouvelle coopération avec l’AIEA : décodages
- (22 août 2007)

| Mots Clefs | Mollahs & co : Ahmadinejad |

| Mots Clefs | Institutions : Provocations |

| Mots Clefs | Nucléaire : Politique Nucléaire des mollahs |

| Mots Clefs | Mollahs & co : Rafsandjani |

| Mots Clefs | Nucléaire 2 : AIEA : El Baradei |

[1Le véritable patron du régime Le 6 octobre 2005, Rafsandjani, chef du Conseil de discernement et la plus haute instance d’arbitrage et de décision de la République Islamique, a renforcé ses pouvoirs avec la décision du Guide suprême de lui déléguer un rôle de contrôle du Gouvernement, du Parlement et de la justice.

Désormais, le Conseil de Discernement vérifiera également la bonne application par les trois pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire du quatrième plan quinquennal, adopté par l’Assemblée Islamique. Il continuera à prendre en charge aussi les tâches initiales : les grandes politiques du régime et le programme de développement de l’Iran dans les vingt prochaines années, qui ont été élaborées par ce même conseil. la mollacratie expliquée |