En effet, les américains insistent pour diaboliser uniquement Ahmadinejad, afin de ne pas diaboliser le « régime » tout en cherchant à renouer avec les supposés modérés du régime. Ils savent pertinemment que ces modérés sont eux-même issus du même cursus qu’Ahmadinejad, mais ils font semblant que le seul défaut du régime est cet obscur milicien choisi par ses supérieurs pour jouer le rôle de l’agitateur.

Apparemment, ce jeu de rôle a été efficace, puisque un personnage aussi noir que Rafsandjani se présente comme le « modéré battu par Ahmadinejad lors des présidentielles », et il laisse entendre qu’avec lui les choses iraient mieux. Pourtant, à aucun moment la presse américaine ne rappelle le cv de ce criminel sous mandat d’arrêt international et tout le monde insiste pour diaboliser un pion sans intérêt.

Le régime des mollahs lui-même participe à cette opération de fabrication d’un bouc-émissaire (jetable) : le régime des mollahs peut se permettre tous les excès (assumés par Ahmadinejad). Sur le plan intérieur, ces excès remettent en valeur nos « chers dissidents », alibi utile du régime et sur le plan international, les excès d’Ahmadinejad amplifient la crise nucléaire dans l’espoir de diviser les Etats membres du Conseil de Sécurité quant à la nécessité d’adopter des sanctions ou attendre un changement de président en Iran en novembre 2008.

Les mollahs ont même modifié la durée du mandat d’Ahmadinejad afin que les futures élections présidentielles coïncident désormais avec l’élection présidentielle américaine. Les excès d’Ahmadinejad ne sont donc pas passgers. Le régime continuera cette politique destinée à destabiliser son seul adversaire : les Etats-Unis.

Officiellement, l’éviction du ministre du pétrole a un autre motif. Elle serait liée à l’affaire du gazoduc Iran-Pakistan-Inde. L’Inde refuse de finaliser le projet du gazoduc et afin de l’encourager à signer, les mollahs avaient proposé de lui accorder une remise de 30% sur le gaz qu’il devront lui vendre et livrer via le gazoduc. L’affaire avait été divulguée à la presse par l’ex-ministre du pétrole qui s’est déchargé sur son successeur. Cette nouvelle avait été mal perçue par la population qui n’accepte pas que le régime puisse faire des ristournes à des Etats étrangers et en même temps augmenter les prix de l’essence pour les particuliers.

Les mollahs essaient de réparer leur erreur en accablant le ministre du pétrole, alors que chacun sait qu’en Iran, en matière de pétrole c’est Rafsandjani qui décide, comme d’ailleurs dans toutes les autres affaires.

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