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Iran : L’inflation iranienne expliquée concrètement !
18.07.2007

Les prix d’automobiles flambent en Iran et l’on ne retrouve plus aucune automobile à moins de 8000 € et ce dans le pays où le salaire de 85% de la population n’excède pas 100 à 200 € et les revenus des ménages (avec les travaux au noir) arrivent péniblement à avoisiner 300 à 400 €. Malgré les apparences, les Iraniens ont trouvé des ressources pour acheter des automobiles.



En effet, il y a peu de temps, le régime des mollahs a décidé d’accorder à tout le monde des prêts de 5000 € à 0%. À ce moment, le prix d’une automobile était d’environ 7300 € pour les plus bas de gamme. Ainsi, celui qui recevait cette « subvention empoisonnée » de 5000 € empruntait encore 2300 € à taux en vigueur pour s’acheter un véhicule neuf. Cette subvention devait relancer les ventes afin d’augmenter le nombre des clients potentiels pour l’essence à prix non-subventionné.

Mais entre temps, les mollahs ont décidé de détourner la loi du rationnement en rendant légale la revente de l’essence à un prix libre. Ils ont reconstitué des flottes de taxis (achats combinés avec des prêts amicaux). Alors que les voitures particulières ont droit à 1,1 litres par jour, les taxis ont droit à 30 litres par jour : ils ont ainsi pris une option sur le marché de revente de l’essence subventionnée en achetant des dizaines de véhicules. Ils ont également augmenté les prix pour éliminer la concurrence, et de ce fait, ils ont relancé les prix de la vente de l’automobile et toutes les marques ont enregistré d’importantes hausses variant de 800 à 1000 €. Dans l’Iran des mollahs, le développement du marché noir et l’inflation vont de pair.

Ces jours-ci des soi-disant économistes du régime ont publiquement critiqué Ahmadinejad. Ils l’accusent d’avoir dilapidé quelque 120 milliards de dollars de revenus pétroliers ! Ce chiffre inédit ne correspond à aucune des précédentes déclarations de revenus du régime des mollahs. En réalité, en ce moment le régime lui-même cherche à ériger Ahmadinejad en bouc émissaire pour réhabiliter les soi-disant réformateurs : le régime gonfle les données pour forcer la caricature.

Ainsi, dans ce show médiatique à l’attention des milieux économiques et des médias occidentaux, les soi-disant économistes en question parlent beaucoup de l’inflation, mais évitent d’évoquer les vraies origines de cette inflation afin de ne pas évoquer la corruption des mollahs et afin de ne pas remettre en cause les bases d’une économie déréglée depuis 1979.

La république Islamique a tenu bon durant toutes ces années car elle arrivait à compenser ses erreurs et ses déficits avec les revenus pétroliers, mais maintenant il n’y a plus autant de ventes de pétrole et encore moins de vrais dollars qui rentrent dans les caisses (en opposition aux faux dollars ou rials imprimés sans fonds de garantie), et avec ça toujours plus de sorties de ces mêmes caisses qui sont vides !

Selon ces soi-disant économistes, cette inflation est due aux dépenses publiques et ils évoquent les grands projets d’Ahmadinejad, mais comme toutes les informations diffusées en Iran, celle-ci est également tronquée : il n’y a eu aucun grand chantier, ces dépenses publiques sont de l’argent public détourné. Un des exemples frappants de ces dépenses détournées est l’affaire de la revente de l’essence.

L’Etat islamique fournit de l’essence subventionnée aux mollahs qui la revendent à 7 fois son prix et en plus au noir, c’est-à-dire totalement exemptée d’impôts ! Les mollahs continuent ainsi à détourner l’argent public tout en redistribuant de nouvelles subventions, des salaires et divers revenus à leurs collaborateurs ou familles : Il y a ainsi une injection massive de fonds publics dans l’économie iranienne. Depuis 1979, les fonds publics ne sont plus réinvestis dans le système de production (les anciennes usines sont en ruine, comme nos raffineries qui ne peuvent plus exporter, et il n’y a pas de nouvelles usines). Il n’y a donc plus de création d’emplois ou de biens. En d’autres termes, il y a toujours plus d’argent en circulation, mais pas plus de biens : d’où l’inflation qui s’accélère et devient maintenant une hyperinflation.

C’est un cercle vicieux car avec l’inflation, le marché noir se développe, mais au lieu de s’en inquiéter, les mollahs plébiscitent ce dérèglement et même trouvent le moyen de l’aggraver comme dans le cas de la revente de l’essence subventionnée.

Au finish, ce sont les pauvres Iraniens qui se retrouvent à la traîne... Dans ce cas précis, ils se retrouvent avec 7300 € de dettes supplémentaires impossibles à rembourser car désormais les automobilistes particuliers seront incapables de continuer l’activité de taxi au noir car en tant que particuliers ils ont droit à seulement 1,1 litre d’essence par jour à prix subventionné.

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Le système économique des mollahs :
- L’économie iranienne et le dernier choix des mollahs
- (29 décembre 2006)

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| Lire également les articles de : Jean-Pierre CHEVALLIER |