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Iran : L’Amérique et ses 3 solutions
18.06.2007

Selon certaines rumeurs, George Bush, Condoleezza Rice et ses adjoints et les faucons encore présents de l’administration, notamment ceux du bureau du vice-président Dick Cheney, seraient engagés dans d’intenses débats sur la manière de s’y prendre avec l’Iran.



Selon cette rumeur, les collaborateurs de Cheney demanderaient des frappes militaires contre les installations nucléaires iraniennes alors que Rice et ses adjoints insistent sur le recours à la diplomatie. Pour faire court, il s’agit d’une rumeur diffusée par la Maison-blanche pour justifier la cacophonie qui règne depuis quelques jours au sein de l’administration Bush.

Le 14 juin, Nicolas Burns le n°3 du Département d’Etat avait évoqué une implication des Pasdaran dans l’aide aux Talibans. Le jour même Burns avait été désavoué par sa hiérarchie, et le lendemain nous avions eu droit à une nouvelle remarque sur une « possible mais pas certaine » implication des Pasdaran dans les livraisons d’armes aux Talibans. Cette fois, c’est le « colombe » Robert Gates qu’il l’a dit, alors qu’il avait affirmé le contraire, une semaine plutôt. La cacophonie règne non pas entre les soi-disant faucons et les soi-disant colombes mais aussi entre les colombes.

Les deux pôles opposés, Rice et Cheney, ont tous deux été des contributeurs au plus grand Lobby pour une entente entre les Etats-Unis et le régime des mollahs. Rice pour le compte de la compagnie pétrolière chevron et Cheney pour Halliburton, chacun a été à des postes clefs de la direction de ces deux plus grandes compagnies pétrolières du monde qui financent depuis 1993 le Lobby non déclaré des mollahs aux Etats-Unis.

En réalité, il n’y a pas de mésentente, les uns jouent aux bons flics et les autres aux mauvais flics : les uns roulent les yeux et vrombissent pour faire peur aux mollahs et les autres jouent la modération. Mais ce sont les deux qui parlent à tour de rôle d’une option militaire. Il ne s’agit pas d’opposition mais de mise en scène, et la rumeur serait censée dissiper les soupçons.

L’objectif des Américains est d’arriver à une entente régionale avec un état chiite puissant, c’est ce que nous appelons le Deal US. De quoi s’agit-il concrètement ?

L’enjeu principal | Actuellement, le régime des mollahs est l’arbitre du chaos au Moyen-Orient. Les mollahs et les Pasdaran jouent ce rôle grâce à leurs réseaux et à leurs espions et protégés locaux (miliciens, terroristes, journalistes et politiciens). Quiconque veut contrôler une région doit contrôler les auteurs potentiels du chaos. Les mollahs ont ce contrôle régional (la maîtrise du terrain) car ils sont à l’origine du chaos.

3 exemples | On le voit avec l’exemple Irakien, l’Amérique ne peut pas compenser son absence de maîtrise du terrain grâce à une forte présence militaire.

On le voit aussi dans le Golfe Persique, où les mollahs font très peur à leurs voisins qui craignent que les mollahs ne soutiennent les jihadistes locaux susceptibles de renverser les pétromonarchies pour créer des républiques islamiques. Ces craintes sont fondées : dans les cas Irakien et Afghan, les mollahs jouent un rôle déterminant et se servent de la situation géographique pour alimenter les jihadistes dans ces deux pays. Les jihadistes Irakiens ou Afghans sont les « auteurs du chaos » : par leurs intermédiaires, les mollahs affaiblissent la présence américaine dans cette région.

Les objectifs américains | La présence américaine est motivée par la « maîtrise des ressources pétrolières ». Les Américains aimeraient contrôler (maîtriser) ces vastes régions pétrolières (ou gazières). Mais il ne s’agit pas pour eux de satisfaire des besoins énergétiques. Les Etats-Unis ont eux-mêmes des réserves en hydrocarbures et s’alimentent généralement au Canada. Ils ont par ailleurs de vastes réserves de charbon estimées à 5 siècles. La maîtrise ou le contrôle des réserves du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale a deux raisons complémentaires, l’une économique et l’autre stratégique. En contrôlant le pétrole de ces régions, les Etats-Unis prennent principalement le contrôle des prix et donc le contrôle de la croissance de la Chine (et tout autre Etat dépendant de ces réserves, l’Inde, le Japon ou l’UE par exemple).

Un exemple de maîtrise des ressources énergétiques stratégiques | Les Américains ont besoin de maîtriser l’Afghanistan car ce pays pourrait leur permettre d’y faire transiter des pipelines pour relier l’Asie Centrale et ses gigantesques réservoirs gaziers à l’Océan Indien.

Actuellement le seul moyen pour arriver aux ressources de l’Asie Centrale est d’emprunter le réseau des pipelines Russe. Ce qui de facto rend les clients (de l’Asie Centrale) dépendants de la Russie qui achète du gaz aux pays d’Asie Centrale et le revend beaucoup plus cher à d’autres pays. C’est donc la Russie qui maîtrise les prix de cette région. Au cours de ces 6 dernières années, les Russes se sont ralliés aux Mollahs pour empêcher le transit du gaz de l’Asie Centrale par la Mer Caspienne et parallèlement les mollahs ont équipé les Talibans (avec des armes russes) ce qui leur permet de se battre contre les forces de l’OTAN. L’Asie Centrale a été piégée et ses pays ont dû signer un accord de transit avec les Russes. Si les mollahs avaient été les alliés des Etats-Unis, jamais une telle situation ne se serait produite.

L’entente | Les Américains ont donc deux solutions : éliminer les mollahs, mettre fin à l’alliance Iran-Russie et faire disparaître les réseaux afin de réduire la nuisance des auteurs du chaos, ou bien alors s’entendre avec les mollahs et utiliser leurs réseaux pour réaliser les objectifs Américains :
« gérer » le chaos et maîtriser les ressources énergétiques stratégiques.

Théoriquement, une entente avec la République Islamique d’Iran leur permettra de :

Partager la base de données des réseaux souterrains des mollahs dans la région et ailleurs dans le but de tenir en respect les pétromonarchies arabes sunnites avec ces réseaux afin qu’elles ne soient pas tentées comme l’Arabie Saoudite de devenir les principaux partenaires de la Chine ou de l’Inde,

Avoir un territoire Afghan pacifié pour y faire transiter le gaz ou le pétrole de l’Asie Centrale, diminuer l’emprise des Russes sur l’approvisionnement énergétique, diminuer le rôle de l’OPEP, et en même temps utiliser les Talibans pour fomenter des troubles en Chine.

Et finalement, utiliser le potentiel du Chiisme pour créer des tensions entre musulmans et initier leurs propres réseaux régionaux.

Une alliance avec les mollahs est théoriquement très productive pour les Américains. D’ailleurs le seul intérêt de ce régime est ses réseaux. Le problème est que les mollahs ne veulent pas céder leurs réseaux. Si les Américains continuent de vouloir ces réseaux, il ne faut pas qu’ils les détruisent, ils n’ont donc pas le choix : ils ne peuvent réellement mettre en péril les mollahs. Ils jouent donc à une comédie des colombes et des faucons pour expliquer des manœuvres incompréhensibles sans cette grille de lecture.

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Le Plan B de Ken Timmerman & John Bolton | S’ils n’arrivaient pas à une entente, les Américains seraient partants pour un demi-changement de régime. Ils ont ainsi créé de faux mouvements d’opposition dont l’un a réuni ses membres d’un certain âge ce week-end à Paris.

Ces mouvements militent pour un Iran fédéral divisé en républiques ethniques confiées à des locaux pro-américains : l’objectif est de semer la zizanie dans cette région du monde et créer des réseaux originaux pour répandre le chaos depuis l’Iran divisé. Dans ce pack, les Américains ont placé un certain Sazgara qui a pris part à la création des Pasdaran, l’organe de tutelle du Hezbollah. Cette option est sans doute la plus effrayante des versions imaginées par Washington.

- La liste alphabétique complète des 72 participants à la dernière réunion du groupe :

- 1. Hassan Abbassi (alias Siavash Avesta, alias David Abbassi)
- 2. Soheyl Abdel-Malek-pour
- 3. Siavash Abghari
- 4. Shahriar Ahy
- 5. Ebrahim Ahanian
- 6. Mashallah Ajoudani
- 7. Ali Aleh-reza (SOS Iran)
- 8. Nirou Ali Yâr (PDKI)
- 9. Menasheh Amir
- 10. Cyrus Amouzegar
- 11. Nazanin Ansari
- 12. Mahin Arjomand
- 13. Victoria Azad
- 14. Houman Azar-kolah
- 15. Azar Azarli
- 16. Alborz Ba’bi (pseudo)
- 17. Faramarz Bakhtiar
- 18. Hossein Bagher-zadeh
- 19. Touraj Bayani
- 20. Reza Bayegan (ex-employé du régime des mollahs à l’Unesco)
- 21. (Kaveh ?) Ehsani
- 22. Amir-Farshad Ebrahimi
- 23. Farahani Iraj Fatemi (SOS Iran)
- 24. Shahin Fatemi (co-rédateur de la constitution islamiste du régime)
- 25. Iman Foroutan (SOS Iran)
- 26. Aria Ghajar
- 27. Damoun Hassan-pour Golriz
- 28. Hamid Hamidi
- 29. Massoud Harun-Mahdavi (SOS Iran)
- 30. Shahou Hosseini (PDKI)
- 31. Nik Ja’afar-zadeh
- 32. Bijan Karimi
- 33. Mehdi Kharrazi
- 34. Nasser Khalessi (lire la note ajoutée le 19 novembre 2009 [1])
- 35. Hassan Kianzad (SOS Iran)
- 36. Houshang Kordestani
- 37. Jalal Madani
- 38. Manoutchehr Maghsoud-nia
- 39. Hassan Massali
- 40. Soroush Malakooti
- 41. Reza Moaven
- 42. Sara Mohammadi (PDKI)
- 43. Nahid Mihani (Komoleh)
- 44. Arash Mohri
- 45. Hossein Mohri
- 46. Esfandiar Monfared-zadeh
- 47. M. Narangui
- 48. Omid Mesbah
- 49. Alborz Nik-Eghbal
- 50. Ramin Parham
- 51. Reza Pirzadeh
- 52. Ahmad Ra’afat
- 53. Kambiz Rousta
- 54. Fred Saberi
- 55. Zia Sadr-ol-Ashrafi
- 56. Mohammad Sahar
- 57. Mashallah Salimi
- 58. Massoud Sar-reshteh (SOS Iran)
- 59. Pouya Shamloo
- 60. Hassan Sharifi (PDKI)
- 61. Manouchehr Shojaee
- 62. (le Frère de Manouchehr) Shojaee
- 63. Khosrow Tchavoshi
- 64. Jamshid Taheripour
- 65. Hassan Zareh-zadeh-ardeshir
- 66. Reza Zare’eh
- 67. Ken Timmerman
- 68. L’américain chauve inconnu
- 69. Claudia Rosett (FDD – NY Sun)
- 70. Ali Hosseini (Radio Farda)
- 71. Safa Haeri (Iran press news)
- 72. Mohammad-Reza Shahid (VOA)

La liste des sponsors américains des mouvements participants :

Principalement Ken Timmerman, mais aussi The Alliance for Democracy in Iran (liée à American Enterprise Institute), The Coalition for Democracy in Iran et Claudia Rosett (journaliste travaillant pour la Foundation for Defense of Democracies et The New York Sun).

Timmerman demande 300 millions de dollars à Bush pour commencer à mettre en place des médias susceptibles d’aider ses protégés à préparer une Révolution Bleue en Iran.

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| Mots Clefs | Décideurs : Bush |

| Mots Clefs | Décideurs : Condoleezza Rice |

| Mots Clefs | Enjeux : Garanties Régionales de Sécurité : le DEAL US |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |

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Évitez d’aider des faux héros qui démobilisent !
- Lettre ouverte à Mme. Condoleezza Rice
- (28 Mars 2006)

The American Enterprise Institute est ominprésent :
- Iran : Bush ne soutient pas le peuple iranien
- (8 JUIN 200)

| Mots Clefs | Enjeux : Changement de régime |

| Mots Clefs | Resistance : FAUSSE(s) OPPOSITION(s) |

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[1M. Khalessi a appris tardivement (en novembre 2009) la présence de son nom sur cette liste. Il nous a contactés pour affirmer qu’il n’a pas été présent en tant que partisan des idées exprimées pendant cette réunion, mais en curieux. Afin de prouver sa bonne fois, il nous a envoyés un texte critique qu’il avait écrit et publié dans sa gazette en persan trois jours après la réunion. Etant entièrement solidaire sur la nécessité d’informer sur ce genre de réunion, il nous a promis un compte-rendu sur les propos tenus dans cette honteuse réunion et aussi les noms d’autres participants. Nous attendons avec impatience ses notes et dès la rédaction de l’article complémentaire sur le sujet, un lien sera ajouté à la présente note ajoutée le 19 novembre 2009.