« Nous avons un choix diplomatique, mais c’est un choix diplomatique qui ne réussira que si nous sommes extrêmement clairs avec les Iraniens, et si nous ne brouillons pas le message », a-t-elle déclaré au cours d’une conférence de presse à Madrid. « Nous n’obtiendrons pas d’issue favorable si nous brouillons le message », a répété Rice. Elle ferait bien d’appliquer à elle-même ce qu’elle recommande aux autres.

Le problème est que c’est le Département d’Etat, c’est-à-dire le ministère américain des affaires étrangères, qui brouille les cartes : Il y a à peine 24 heures, Condoleezza Rice déclarait qu’elle était favorable à des « discussions avec l’Iran de tout ce qu’il veut », comprendre des sujets étrangers au dossier nucléaire.

Les Etats-Unis ont une diplomatie affichée avec des objectifs déclarés (combattre le terrorisme et la prolifération) et une diplomatie secrète avec des objectifs occultes d’ordre stratégique qui incluent une entente régionale avec un Etat chiite puissant. Les mollahs correspondent partiellement au profil recherché (ils ont également essayé de transformer l’Irak en Etat Chiite, pour créer un ARC Chiite).

Mais le problème est que les Américains utilisent les objectifs de leur diplomatie de façade pour réaliser leurs objectifs occultes. Les premiers objectifs deviennent donc des éléments d’un discours tactique et de ce fait, ils n’impressionnent guère leurs adversaires, les mollahs.

Les mollahs se délectent par ailleurs de cette dualité non assumée et des discours brouillons et contradictoires de Bush ou de Rice. De ce fait, il ne sert à rien d’accabler El Baradei qui est un ami idéologique du régime des mollahs, le désordre est entièrement dû à l’absence d’une diplomatie unique aux Etats-Unis.

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