Comme tous les agents spéciaux du régime, ces 5 avaient des passeports diplomatiques. En fait, ces agents dépendent du ministère des affaires étrangères qui est lui-même intégré au ministère des renseignements. Cette facilité ne concerne pas uniquement des Iraniens, quand le régime des mollahs a besoin de terroristes étrangers, il leur remet également des passeports diplomatiques iraniens (ou d’autres pièces d’identité).

Les Etats-Unis refusent de restituer aux mollahs ces 5 agents interceptés en Irak et les mollahs ne savent pas comment s’y prendre pour les faire libérer. Certains ont évoqué l’hypothèse selon laquelle la détention des 4 binationaux serait en rapport avec la détention des agents spéciaux en Irak. Les arrestations ont eu lieu peu avant une réunion à Bagdad entre des délégations iraniennes et américaines et il est presque certain que les mollahs voulaient provoquer un échange mais ils ont vite compris la valeur de ces « otages ».

A présent, il est certain que les mollahs ne chercheront pas à faire un échange de prisonniers. L’intérêt de cette affaire des binationaux universitaires sera sa durée : il faut qu’elle dure pour alimenter la polémique. Cette affaire est trop précieuse pour que l’on exploite les 4 personnes détenues comme une monnaie d’échange contre leurs 5 agents interceptés en Irak.

Ces 4 binationaux sont hautement exploitables dans le cadre d’une reprise des négociations entre l’Iran et les Etats-Unis. D’ailleurs, George Bush lui-même, les a qualifiés de passerelles entre les deux pays. C’est pourquoi tant que subsistera la possibilité d’une entente entre les deux puissances (la puissance terroriste et régionale des mollahs et l’Hyper-puissance américaine), ces 4 binationaux auront un rôle de passerelle à jouer. Si cette fenêtre possible vers une entente se referme, les 4 binationaux cesseront d’avoir cette haute valeur symbolique et redeviendront des otages, monnaie d’échange pour les 5 agents interceptés en Irak.

Il faut garder en mémoire que parallèlement à ces manipulations théâtrales, les mollahs soutiennent un haut niveau d’ingérence terroriste au Liban, en Irak mais aussi en Afghanistan, et ce pour contraindre les Américains à revoir leur copie et finaliser l’entente selon le dictat des mollahs.

Pour l’heure, les Américains ont montré beaucoup de souplesse à leur égard notamment en retenant la diffusion d’informations quant à l’implication des mollahs dans toutes les violences en Irak. Cette situation peut évoluer et il est donc très possible que la « fenêtre possible vers une entente » se referme pour un certain temps. Il s’agit de bien montrer la détermination des mollahs à obtenir ce qu’ils veulent et leur adaptabilité à tout éventuel raidissement des Américains.

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