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Irak : Des précisions sur l’arrestation des diplomates Iraniens
12.01.2007

Des militaires américains ont effectué jeudi à l’aube (5 heures du matin) une perquisition au consulat d’Iran à la ville stratégique d’Arbil, chef-lieu de la région autonome kurde frontalière de l’Iran. Ils ont saisi des documents et des ordinateurs et ils ont interpellé 6 personnes parmi lesquelles des « diplomates » et des membres du personnel. Cette arrestation est en rapport avec celle intervenue il y a deux semaines quand des hauts gradés de la branche internationale des Pasdaran (Brigade Qods) avaient été arrêtés alors qu’ils préparaient un coup d’état en Irak.



Selon nos informations, les deux membres des Pasdaran sont passés à l’aveu et ont donné leurs collègues du « consulat » d’Arbil. Il faut savoir que les diplomates iraniens sont invariablement des agents issus des services de Renseignements des Gardiens de la révolution et les deux ministères travaillent en tandem pour des opérations coup de poings à l’étranger.

Passeports diplomatiques | Ainsi Manouchehr Mottaki, l’actuel ministre des affaires étrangères du régime des mollahs, est un parfait exemple de ce genre d’échange de personnels. Mottaki est ainsi passé d’un ministère à l’autre pour des tâches similaires. Il a été ambassadeur en Turquie, où il avait pour tâche d’intercepter les Iraniens qui fuyaient l’Iran. Il y faisait enlever, torturer et rapatrier les opposants dans des colis diplomatiques).

Par la suite, Mottaki est revenu au ministère des Renseignements comme directeur de la programmation des opérations internationales : opérations terroristes, plastiquages ou assassinats d’opposants.

Il a par la suite était vice-président de l’Organisation des Relations Islamiques. Cet organisme a pour mission la promotion internationale du fondamentalisme islamique et la coordination de l’exportation de la Révolution Islamique.

À ce poste, Mottaki a eu pour mission le recrutement et la formation des terroristes étrangers. Consécutivement à ces postes, il a travaillé comme sous-directeur du service juridique et international du ministère des affaires étrangères.

A ce poste, il encadrait les agents de la Division Qods en mission sur des opérations terroristes à l’étranger. Mottaki avait alors pour tâche de fournir des passeports diplomatiques aux recrues. Mais également, il prévoyait et fournissait tous les besoins logistiques pour leurs missions : idem pour les chiites.

- Il est de ce fait inapproprié de qualifier de « diplomates », les agents iraniens (ou autres) munis de passeports diplomatiques de la république islamique d’Iran.

Selon nos informations, ces « diplomates » étaient des recruteurs formateurs chargés de « sunnites ». Ils recrutaient des guérilléros sunnites et les payaient avec de faux dollars avec la mission de se rapprocher des cibles sunnites et de les éliminer. Les aveux des deux commandants de Qods et l’arrestation des agents recruteurs avec la découverte des dollars confirment ce que nous avions écrit le 10 Janvier 2006 sur le rôle du régime des mollahs dans la déstabilisation de l’Irak par la promotion de la guerre sunnite-chiite.

Cette arrestation permet de mettre à jour le procédé utilisé par les Pasdaran : utiliser la main d’œuvre le plus qualifiée trouvée sur place. Rien de mieux qu’un sunnite pour connaître quelles cibles frapper et à quel moment s’approcher d’une foule « amie » pour y faire exploser une bombe.

Dans son communiqué, l’armée américaine a dit avoir interpellé dans la région d’Arbil six personnes soupçonnées de « liens étroits avec des activités visant les forces irakiennes et de la coalition ». Cette opération intervient après le dernier discours de George Bush qui avait, pour la première fois dans une allocution officielle et télévisée, promis de mettre fin à « l’afflux de soutien » de l’Iran et de la Syrie aux terroristes irakiens.

A Téhéran, Mohammad Ali Hosseini, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a condamné le raid en disant qu’il s’agissait d’une violation du droit international. « L’activité de tous ces gens à notre bureau à Arbil était légale et elle se déroulait en coopération et avec l’approbation de la partie irakienne », a dit Hosseini.

Précisons que par la partie irakienne, il entendait Talabani, le président Kurde de l’Irak qui a d’excellentes relations avec les mollahs au point que les hommes politiques de sa propre communauté ne jugent pas prudent de le laisser aller seul en visite en Iran. Talabani connaît bien le régime des mollahs et a été l’un des protégés du régime et de la Brigade Qods.

On ne peut donc faire prévaloir son manque d’information sur le sujet. L’aide de Talabani a évidemment été utile pour obtenir l’autorisation d’ouvrir une antenne consulaire dans cette région stratégique, proche de la frontière iranienne et à l’abri du chaos de la zone sunnite. Après l’arrestation, Talabani a évidemment protesté et le gouvernement régional kurde a condamné cette perquisition en affirmant qu’elle constituait une violation de la souveraineté régionale et des règles internationales.

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| Mots Clefs | Pays : IRAK |