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L’Iran et l’Europe vont nulle part, mais ils y vont ensemble
13.02.2007

A dix jours de la fin de l’ultimatum et du délai de 60 jours accordé aux mollahs par le Conseil de Sécurité, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont approuvé lundi 12 février le plan d’application des sanctions des Nations unies contre l’Iran. Ce retard serait dû à un désaccord entre l’Espagne et la Grande-Bretagne !



Figurez-vous que les sanctions des Nations unies à l’encontre de la Corée du Nord et des mollahs ne pouvaient entrer en application dans l’UE sans la finalisation d’un document juridique sur le Gibraltar ! Bien heureusement, un compromis a été trouvé à l’issue de la décevante offre iranienne faite à Munich par le négociateur iranien aux ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne.

Pour simplifier, le Gibraltar a été cédé à perpétuité à l’Angleterre par l’Espagne par le Traité d’Utrecht en 1713. Mais Madrid revendique la possession de ce rocher dont les 30.000 habitants sont opposés à un rattachement à l’Espagne. Le désaccord était sur la liste locale des autorités bancaires qui doivent veiller au respect de ces sanctions. Les Britanniques demandaient que ce soit un haut fonctionnaire Britannique comme étant l’autorité compétente, mais les Espagnols refusaient. L’affaire était bloquée. On frémit à l’idée que ce genre de problème aura laissé 51 jours de répit aux mollahs et à leurs sbires terroristes pour agir à leur guise.

C’est à l’aune de ce genre de révélation que l’on prend conscience de la dérision de la coopération internationale (dans ce cas : Européenne) dans la lutte contre le terrorisme islamique. Heureusement, ce désaccord est réglé par un compromis dont on ignore les subtilités.

Mais néanmoins, deux états, qui ont d’importants intérêts en Iran, ont bloqué l’application de ces sanctions avec une approche procédurière. Il est donc prévisible que les sanctions votées le 12 décembre 2006 ainsi qu’une nouvelle résolution feront l’objet d’autres tentatives de retardement.

Ces manœuvres dilatoires succèdent à la naïveté feinte de la Troïka qui cherchait à obtenir un consensus avec les mollahs en leur promettant n’importe quoi. Aujourd’hui encore, la Troïka et l’Europe n’ont pas renoncé et parlent de laisser la porte ouverte pour de futures négociations avec les modérés du régime. A aucun moment, les Européens ne renonceront à cette approche mercantile qui loin de convenir aux mollahs les perturbent car ces derniers ne veulent d’accord qu’avec les Etats-Unis et cet accord précis est d’ordre géopolitique et non mercantile.

Hier, péniblement, l’UE a approuvé la résolution 1737 en croyant qu’ainsi mettre sous pression les mollahs. En réalité, c’est elle-même qui se trouve sous pression tant ses intérêts en Iran priment sur toute autre chose. Ceci les mollahs le savent. Et ce qui les chagrine ce n’est pas la résolution 1737 mais la suivante et les sanctions bancaires ou pétrolières déjà en cours d’application.

C’est aussi ce qui ennuie les Européens qui continuent par la voix de Frank-Walter Steinmeier appeler à renouveler les négociations avec l’Iran [1] tandis que Javier Solana affirme que le réalisme consisterait à croire en de nouvelles négociations !

En d’autres termes, l’Europe n’apprend rien de ses échecs et refuse d’assumer la multipolarité qu’elle exige dans les affaires internationales. L’Europe refuse d’agir sur le plan politique et ne pense qu’à ses intérêts mercantiles. Concernant l’Iran, elle est politiquement immobile et tétanisée depuis août 2005, date de l’échec de la Troïka et totalement effacée depuis l’été 2006, date du début de la nouvelle volonté guerrière du Hezbollah. L’Europe est l’absente présente qui brille par sa volonté procédurière d’accorder toujours plus de délai aux mollahs.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + sur les motivations de Steinmeier :
- Iran : L’impact des sanctions sur l’Europe !
- (23.12.2006)

| Mots Clefs | Enjeux : Intérêts Européens en Iran |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions (du Conseil de Sécurité) |

| Mots Clefs | Pays : France (diplomatie Française) |

[1Frank-Walter Steinmeier | « Nous voulons garder la porte ouverte aux négociations », a dit aux journalistes le chef de la diplomatie allemande. « Tous les deux, nous (Steinmeier et le Haut représentant de l’UE pour la politique extérieure, Javier Solana) avons eu l’impression que l’Iran ait de nouveau l’intention de revenir à la table des négociations », a-t-il poursuivi.

Et d’ajouter que dans les jours qui viennent il sera clair si « les Iraniens ont effectivement l’intention de suivre cette ligne ». « Nous ne cherchons pas de confrontation avec l’Iran, mais une solution au problème et sommes prêts à faire des démarches constructives dans cette direction », a souligné le ministre des Affaires étrangères de l’Allemagne. | Ria Novosti