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L’Iran peut compter sur les Russes au Conseil de Sécurité
18.10.2006

L’ambassadeur de Russie auprès de l’ONU a demandé aux USA de lever les sanctions contre deux sociétés russes accusées de commercer avec la république islamique d’Iran. Vitaly Churkin a mis en avant le fait qu’un refus américain pourrait influer sur l’adoption de sanctions à l’encontre de Téhéran. Comme au meilleur temps de l’ex-URSS, la Russie fait donc du chantage avec les USA, en disant que l’Iran Non proliferation Act of 2000 crée une « situation fâcheuse » pour Moscou.



Les Etats-Unis ont annoncé le 4 août l’introduction de sanctions pour une période de deux ans contre sept sociétés de quatre pays, dont l’exportateur officiel d’armes russes Rosoboronexport et le constructeur d’avions Sukhoi, pour avoir fourni à l’Iran « des équipements et du matériel » susceptibles d’être utilisés dans « le développement d’armes de destruction massive, de missiles balistiques et de croisière ».

Les sanctions américaines risquent de porter ateinte à VSMPO-Avisma, une filiale de Rosoboronexport qui est le plus important producteur de titane au monde et qui livre plus de 40% de sa production aux Etats-Unis. Ce sont ces exportations qui sont également visées par les sanctions et un accord de coopération entre VSMPO-Avisma et Boeing. Parallèlement, la Russie avait signé un contrat pour la fabrication d’un moyen-courrier Superjet-100, fruit de la collaboration entre Boeing et l’avionneur russe Sukhoï. Ces deux contrats civils devaient déboucher sur un marché gigantesque de 100 milliards de dollars d’ici 2023 ! Depuis le mois d’août 2006, les Russes ont tout essayé pour neutraliser ces sanctions. Ils avaient dans un premier temps envisagé de ne pas livrer à l’Iran le système anti-missile Tor-M1 afin d’amadouer les américains. Devant le refus de ces derniers, les Russes essayent l’arme du chantage tout en se gardant de provoquer leurs futurs partenaires.

Il est à noter que pendant ce temps-là, Téhéran regarde avec une certaine délectation les querelles qui existent entre les différents pays au Conseil de Sécurité. L’ambassadeur américain qui dit ne pas avoir entendu l’ambassadeur russe demander la levée des sanctions contre les sociétés russes… L’ambassadeur chinois qui demande que l’on attende que la France fasse partager ses idées sur la question… Le ministre des affaires étrangères allemands qui veut prendre des sanctions mais laisser la porte ouverte à de nouvelles négociations avec Téhéran… L’ambassadeur russe qui rajoute que la Russie n’est pas pressée d’infliger des sanctions... Et ce sans compter sur ceux qui prétendent que le cas iranien diffère totalement du cas de la Corée du Nord et qu’aucun essai n’ayant été enregistré en Iran, un vote n’est pas utile pour l’instant.

A ce rythme, Téhéran a encore du temps pour poursuivre son programme en toute quiétude et le jour où l’essai aura lieu, il sera alors trop tard pour prendre des mesures et il faudra négocier avec le diable barbu.

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