Il semblerait que le message ait été reçu à Téhéran. Il suffit pour s’en rendre compte de lire une analyse d’un journal iranien au nom prémonitoire : Le Choix (Entekhab). Ce journal évoque les dangers d’un embargo sur les exportations comme sur les importations iraniennes.

Nous avons décidé de le publier pour vous rendre compte de la lucidité (et la froide détermination) du pouvoir islamique iranien. Cependant, l’auteur pense que et le choix est de résister [1] et non de faire prévaloir les intérêts de l’Iran en d’acceptant les offres européennes et en abandonnant les objectifs régionaux du régime et le soutien au Hezbollah.

Le journal en question se situe dans le camp réformateur : ceci pour vous rappeler que ce régime islamique iranien est monolithique et que ses dissidents ne sont que des leurres. Même quand leur analyse est juste, leurs choix restent idéologiques et conformes aux attentes du régime.

Le Choix (Entekhab) | Certains (comprendre les USA - ndlr) sont là pour profiter de l’occasion qui leur est donnée par PyongYang d’étendre des mesures d’embargo à d’autres pays. On peut voir que les dirigeants du Kremlin se sont associés au bloc des Anglais, américains, allemands et Français pour des sanctions limitées et que cela risque d’entraîner la Chine dans leur sillage. Manifestement les derniers développements ne sont pas au bénéfice de l’Iran et nous devons savoir que si de pareilles mesures de rétorsion venaient à être appliquées, notre pays ne s’y est pas préparé.

On constate un accroissement quotidien des importations qui a d’ailleurs pour conséquence l’augmentation de l’inflation, l’utilisation des réserves de devises et le déficit budgétaire. Nos achats d’essence qui devaient en principe diminuer à partir du mois d’août continuent encore et toujours à augmenter et un embargo sur l’essence mettrait notre économie en danger. En cas de mesures à notre encontre, il y a donc un risque de tensions parmi les forces sociales (comprendre les travailleurs et la population - ndlr) car ces dernières seront les premières à en subir les conséquences. Elles ne sauront pas garder leur calme malgré la patience et l’adaptabilité de nos compatriotes aux conditions difficiles. Très récemment, suite à des hausses des prix, nous avons entendu des slogans inhabituels, mais le peuple peut être manipulé par les opposants en exil. Les activités des pays occidentaux contre l’Iran se développent dangereusement chaque jour et la présence sans raison de navires militaires occidentaux dans le Golfe Persique ne peut être qu’en relation avec l’avenir de notre pays.|

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Voilà donc un texte qui nous éclaire d’un jour nouveau et qui nous montre ce que les penseurs de la république islamique redoutent presque plus qu’une attaque militaire : des sanctions économiques.

Une attaque militaire peut éveiller les sentiments nationaux, c’est pourquoi d’ailleurs que le régime et ses afficianados (comme Emmanuel Todd) communiquent uniquement sur le thème rassembleur (de l’agression illégitime). Pour contrer l’application des sanctions économiques, sans doute le régime cherchera à provoquer militairement ses adversaires.

Cependant, les sanctions économiques avancent à pas de loup et le peuple iranien pourra enfin demander des comptes aux mollahs : qu’avez-vous fait de notre auto suffisance alimentaire ? qu’avez-vous fait de notre développement ? qu’avez-vous fait de nos médicaments ? pourquoi les palestiniens et les mouvements terroristes islamiques ont-ils eu droit à tout alors que nous avons été privés de tout ?

Voilà des questions qui pourraient mettre en péril l’autorité et la survie d’un régime s’il ne possédait une police islamique encore plus dangereuse que celles de Corée et Cuba réunies. Mais les sanctions diminueront aussi les revenus du régime, augmenteront ses dépenses et il lui sera difficile de rémunérer cette armée mercenaire. Vive les sanctions !

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