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Nicolas Sarkozy : Tout en ambiguïtés sur l’Iran !
13.09.2006

En visite aux États-Unis à l’occasion des commémorations des attentats du 11-Septembre, avant de rencontrer les dirigeants américains, Nicolas Sarkozy a d’emblée prononcé un discours sur l’Iran, un discours hybride fidèle à la méthode du Quai d’Orsay.



Cette méthode est basée sur des ambiguïtés et recommande le dialogue avec le régime des mollahs tout en faisant semblant d’être contre l’acquisition par l’Iran de la technologie Atomique. C’est évidemment un langage très codé dont chaque formule répond à des attentes précises du régime mollahs.

« La crise stratégique majeure à laquelle nous faisons face aujourd’hui est la question du nucléaire iranien. La position de la France est claire, sans ambiguïté : dans le cadre du Traité de Non Prolifération nucléaire, l’Iran n’a pas le droit de chercher à se doter de l’arme nucléaire », a déclaré le futur candidat à la présidentielle de 2007. Sarkozy a estimé que des sanctions contre Téhéran étaient une possibilité, mais selon lui, « il ne faut fermer aucune porte » !

Il y a plusieurs thèmes développés dans cette déclaration qui montre le talent oratoire de Nicolas Sarkozy : le respect du Traité de Non Prolifération nucléaire, chercher à se doter de l’arme nucléaire, « possibilité » de sanctions et finalement la fameuse « porte ouverte ».

Le TNP est basé sur la discrimination volontairement consentie par les signataires entre les EDAN (états dotés d’armes nucléaires) et les ENDAN (états non dotés d’armes nucléaires).

Les EDAN n’ont pas les mêmes droits que les ENDAN. Le TNP a pour objectif d’empêcher la prolifération. Le signataire ENDAN accepte volontairement de renoncer à la production du combustible nucléaire. Cependant, Nicolas Sarkozy ne se dit pas partisan de l’application du TNP, mais hostile à l’accession des mollahs à l’arme nucléaire. Les propos de Sarkozy utilisent le même langage tandencieux qu’utilisent les mollahs quand ils affirment vouloir maîtriser le savoir faire civil.

Si demain l’Iran sort du TNP, il aura le droit à l’enrichissement. Mais en restant dans le cadre du TNP, l’Iran est tenu de ne pas enrichir de l’uranium, que se soit à 0% ou à 99%. Le TNP n’autorise pas un pays signataire à enrichir lui-même son combustible nucléaire, mais l’autorise à posséder des centrales et produire de l’électricité. Dans les années 70, le régime monarchique d’Iran, qui avait adhéré au TNP en 1964 (la France a adhéré en 1982), avait accepté cette règle en cédant ce droit à un des pays EDAN (état doté d’armes nucléaires). Ce pays était la France. Le contrat s’appelait Eurodif et garantissait le droit de l’Iran à posséder des centrales pour trouver une énérgie alternative au pétrole.

Contrairement aux propos de Sarkozy, le TNP n’interdit pas uniquement l’accession à la bombe mais aussi au savoir faire nucléaire. Hélas, nous connaissons ce langage utilisé aujourd’hui par Sarkozy, il est celui du Quai d’Orsay qui l’utilise sans modération en affirmant le droit des mollahs au nucléaire civil. C’est un langage tout en ambiguïtés qui se garde de rappeler que le TNP autorise tout signataire de ce contrat à avoir des centrales nucléaires. Nicolas Sarkozy, sans doute conscient de ses chances aux présidentielles de 2007, s’applique à s’attirer la sympathie des cercles du pouvoir en montrant son allégeance à la politique pourtant désastreuse du Quai d’Orsay. On est loin du candidat de la rupture et du pro-américain que l’on nous promet.

Et d’ailleurs la suite de son discours respecte l’exposé ambigü du problème qui donne une lecture très particulière du TNP. Dans un esprit de « tout est négociable », Sarkozy affirme que les sanctions sont une possibilité mais la porte aux négociations doit rester ouverte. Quand on nous parle de négociations avec les mollahs, on est en mesure de craindre le pire. Même si Nicolas Sarkozy s’est rendu célèbre pour son rôle de modérateur et de négociateur dans plusieurs conflits sociaux, il est nécessaire de lui rappeler que le régime des mollahs dispose de l’arme du terrorisme et d’un hezbollah particulièrement efficace, ce qui n’est le cas, du moins encore, des syndicats français. Sarkozy s’inscrit malheureusement dans une continuité désastreuse en appliquant les recettes de la politique intérieure à la rudesse réaliste de la géopolitique.

Rappelons que dans le même discours, Sarkozy a aussi exprimé son soutien à Israël, tenant le Hezbollah pour entièrement responsable de la récente guerre du Liban. A-t-il fait le lien entre le Hezbollah et l’Iran ? Non.

Notre futur président appliquera la même politique que ses prédécesseurs. Les miliciens en poste à Paris dans l’ambassade des mollahs soupirent. Paris sera toujours Paris…

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