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Décodages : L'Iran pourrait exporter du gaz vers l'Europe via la Turquie
19.08.2006

L’Iran, l’un des principaux producteurs d’hydrocarbures au monde, a conclu un accord de principe avec la Turquie pour exporter du gaz vers l’Europe via le territoire turc, a annoncé le ministre iranien du Pétrole Kazem Vaziri-Hamaneh selon l’agence Shana. Shana est l’agence de presse de la compagnie Nationale de Pétrole Iranien.



Il est prévu d’augmenter la capacité des gazoducs iraniens reliés aux gazoducs turcs et d’exporter du gaz vers l’Europe conjointement avec la Turquie. Une capacité de 5 milliards de m3, actuellement vacante dans les gazoducs turcs, sera utilisée à cet effet. La Turquie importe déjà du gaz iranien à des fins domestiques via le gazoduc qui relie depuis décembre 2001 la ville de Tabriz, dans le nord-ouest de l’Iran, à Ankara. La Turquie s’était alors attirée la désapprobation des Etats-Unis.

L’Europe cherche à neutraliser la possibilité d’application de sanctions économiques et énergétiques contre l’Iran. De son côté, le régime des mollahs n’a qu’à faire miroiter la possibilité d’une plus large coopération énergétique, pour l’encourager dans cette voie. Il y a un double danger pour l’Europe qui essaye actuellement de se libérer de l’emprise mortelle du Gazprom, la compagnie gazière russe qui a décidé de racheter tous ses concurrents fournisseurs de l’Europe ainsi que tous les qui livrent l’Europe.

Actuellement, pour remplacer Gazprom, l’Europe est contrainte de se tourner vers l’Iran dirigé par les mollahs et ce parce que l’accès aux hydrocarbures de l’Asie Centrale lui est refusé par un front Irano-Russe qui s’oppose à tout projet de pipeline subaquatique transcaspien.

L’Europe qui essaye de se libérer de l’emprise du Gazprom n’a d’autre choix que de se tourner vers l’Iran . Or, l’Iran et la Russie sont des alliés et dans la guerre du pétrole que mène la Russie contre ses clients, l’Iran est devenu son allié stratégique. Cette alliance réduit les possibilités d’d’option de rechange pour l’Europe si la Russie décide de revoir ses prix avec l’Europe. Cette alliance est bien sûr contraignante pour l’Iran qui est tenté de passer outre en signant des accords commerciaux avec l’Europe en échange d’un relâchement de la pression exercée sur l’Iran à propos du dossier Nucléaire ou du désarmement du Hezbollah. Mais l’alliance avec la Russie, bien qu’elle soit contraignante pour l’Iran, lui accorde un soutien sans faille de la Russie sur le dossier Nucléaire au Conseil de Sécurité mais aussi un soutien sur le rôle que l’Iran voudrait jouer au Liban.

C’est dans ce contexte particulier que prend place l’accord de vente (éventuelle) du Gaz Naturel iranien à l’Europe via le réseau turc ! La Russie ne tardera pas à réagir, peut-être Gazprom fera pression sur la Turquie avec laquelle Moscou partage des projets de Gazoduc en commun. Ou bien la Russie proposera peut-être à son ami iranien de prendre en charge les travaux nécessaires à l’augmentation de la capacité des gazoducs iraniens, nous laisserons ceci à l’imagination des stratèges Russes, mais en attendant les mollahs sont courtisés par leurs deux partenaires concurrents : la Russie et l’Europe. Chacune des deux les soutient à sa manière.

Nous l’avons vu avec l’attitude de la France vis-à-vis du Liban. La diplomatie française a fait voter une résolution inapplicable qui dans le meilleur des cas fera dissoudre l’Armée Libanaise (déjà à plus de 50% chiite) dans le Hezbollah. Non seulement, le Hezbollah ne déposera pas les armes, mais il récupérera en plus les armes de l’armée libanaise et ses bases ; Le Hezbollah débordera de son fief du Sud Liban et déploiera son quadrillage sur tout le territoire et ainsi fera entrer le Liban dans l’ère d’une république islamique. C’est probablement le meilleur cadeau que l’on aurait pu faire aux mollahs au pouvoir en Iran. Et nous devons cette dégringolade d’éthique au pays du Général de Gaulle. Qu’il est loin, cet homme !

Incontestablement, les Européens et parmi eux les Français ont marqué un point dans la direction des mollahs qui ont tout de suite réagi en proposant des livraisons de gaz. Chers amis libanais ou israéliens, qui nous lisez, votre destin et le notre se jouent ailleurs que sur les champs de bataille du Liban. Et nous ne sommes pas au bout de nos peines. Russes, Vénézuéliens et autres alliés Nord Coréens des mollahs leur rafraîchiront la mémoire et très certainement, les mollahs reprendront la parole donnée aux Européens, comme ils n’ont pas cessé de le faire durant les négociations sur le nucléaire de 2002 à 2006 !

Ainsi, la France, la fille aînée de l’Europe, aura vendu le Liban pour quelques promesses non tenues et encore une fois, par une diplomatie unilatérale, elle aura permis aux islamistes iraniens d’étendre leur main mise sur le Liban après avoir annexé l’Irak… Songez à toutes les fois où le Président ou le ministre des Affaires étrangères ont affirmé que le Hezbollah devait jouer un rôle dans l’avenir du Liban !

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