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Iran : Les raisons des tirs de missiles et des slogans agressifs du régime
01.07.2011

Cette semaine, la république islamique d’Iran a montré des silos profonds, avant d’annoncer 14 tirs réussis de missiles de 2000 km de portée. Le régime s’est dit prêt à détruire Israël et les bases américaines chez ses voisins arabes. Mais les tirs ont été faits dans le désert central iranien (ci-dessous) qui est distant de moins de 800 km des frontières du pays. De fait, s’ils avaient la portée annoncée, ils seraient tombés chez les voisins. Or personne n’a signalé une attaque de missiles iraniens. Les missiles ne pouvaient donc pas avoir la portée annoncée. L’annonce était un bluff de puissance. Ce qui compte ce ne sont pas les détails des missiles, mais les intentions du régime.



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Depuis quelques années, par des tirs de missiles, le régime des mollahs annonce très régulièrement son intention de détruire Israël ou les bases américaines. Par cette démonstration de force, il rappelle qu’il peut embraser la région, arrêter le transit du pétrole et ainsi nuire aux intérêts américains pour forcer Washington à le respecter au lieu de le malmener par ses pressions et surtout ses sanctions. Le tir de missiles et la menace qu’il représente sont en fait la principale arme anti-sanction des mollahs. Ils l’utilisent quand la situation s’est aggravée ou qu’elle est sur le point de s’aggraver sous l’effet des sanctions.

Il y actuellement deux types de problèmes qui résultent des sanctions et peuvent justifier le recours à la politique de l’escalade.

Tout d’abord, Washington bloque la signature de contrats pétroliers et la rentrée des devises pour empêcher les mollahs d’importer les produits alimentaires et les carburants que l’Iran ne produit pas en quantité suffisante pour provoquer des pénuries et un risque d’émeutes afin que les mollahs reculent et acceptent de céder le pouvoir à ses pions. De fait, le risque de pénurie par manque de devises peut être une raison valable de recourir à la politique de l’escalade.

Cette politique d’escalade étant pour l’instant inefficace, le régime a commencé à diminuer le pouvoir d’achat des Iraniens pour les habituer à vivre de rien, c’est-à-dire dans une sorte de pénurie permanente, pour qu’ils ne ressentent pas de manque en cas d’une pénurie provoquée par Washington et ne se révoltent pas. Cela allait aussi permettre aux mollahs d’économiser leurs devises quelles que soient les pressions. Ce choix cynique a convaincu les gens de base que les dirigeants ne pensaient qu’à leurs intérêts : ils ont commencé à rompre avec le régime. Les derniers à franchir le pas ont été les Pasdaran. Leur rupture a réduit le régime à ses 130 dirigeants et provoqué une grande panique chez les 25000 derniers associés et collaborateurs du régime : ils se sont mis à vendre leurs actions pour acheter des dollars vidant les réserves en devises de la banque centrale iranienne, exposant le régime à la banqueroute. Ces achats compulsifs des associés paniqués ont aussi provoqué une forte hausse du dollar qui pouvait pénaliser les importateurs de produits alimentaires et entraîner une pénurie soudaine ! Le régime a dû injecter plus de dollars sur le marché pour baisser le taux de cette devise. Il était doublement ponctionné. Il s’est retrouvé avec une autre bonne raison de recourir à l’escalade pour éliminer le problème à la racine.

Cette semaine, le régime a effectivement eu recours à la politique de l’escalade car au cours de la semaine précédente, il a cumulé les deux raisons ! Le 20 juin, le nouveau patron du régime, Ali Larijani devait annoncer un changement de cap vis-à-vis des sanctions après un an de provocations et d’escalade stériles. Il n’a pas changé de cap, il s’est seulement mis à attaquer ses adversaires internes pour protéger ses arrières contre ceux qui voudraient sa place, personne ne l’a arrêté pour proposer une alternative : il était clair que les mollahs n’avaient pas de solution. La panique a refait surface : nos amis en Iran, nous ont signalé une crise à la bourse : une hausse des activités, essentiellement des offres de vente et une baisse de 17% de la valeur globale de la bourse de Téhéran ! Cette bourse ayant seulement 20% d’actions flottantes ou échangeables : 17% de baisse représente une baisse de 80% des valeurs échangées. Les associés du régime avaient estimé que le régime était fichu : ils vendaient leurs actions pour acheter des dollars.

A titre d’information, deux semaines auparavant, quand la bourse avait baissé de 13% (70% de compagnies en difficulté) : 17% des compagnies cotées avaient quitté la bourse et 18% des investisseurs n’étaient pas revenus (ils auraient soldé leurs comptes pour acheter des dollars). Cela avait provoqué une hausse de 25% du dollar, hausse que le régime a pu stopper en satisfaisant la demande et en injectant de grande quantités de dollars équivalent à la demande sur le marché.

Cette fois avec une plus forte baisse à la bourse (donc des ventes plus importantes d’actions), le régime a sans doute été confronté à une plus forte hausse de la demande de dollar suivie par une plus forte hausse du taux du dollar. Le régime s’est montré discret sur le sujet, mais la hausse de 20 à 25% des prix des produits alimentaires importés au cours de la semaine confirme la hausse du dollar.

En résumé, la banque centrale du régime était plus sollicitée que jamais par les collaborateurs en panique et elle devait aussi comme d’habitude dépenser de nouveaux dollars pour stopper la hausse qui pénalise ses importateurs. Or, il n’y est pas parvenue car les prix ont effectivement augmenté d’au moins 20% en une semaine, un taux légèrement supérieur à la hausse mensuelle des prix depuis deux ans.

La semaine dernière, le régime a en fait frôlé la banqueroute, c’est pourquoi il a vite programmé des tirs pour provoquer une escalade susceptible de faire reculer Washington, l’artisan initial de ses malheurs.
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diverses réactions à cette "manoeuvre" bruyante | Washington n’a rien dit car il a besoin des sanctions pour épuiser les mollahs et les forcer à céder les pouvoirs à ses pions. L’enjeu est vital pour Washington : il veut avoir un allié islamiste révolutionnaire pour agiter l’Asie centrale, renverser ses gouvernements, les remplacer par ses serviteurs afin de devenir la première puissance pétrolière mondiale. Téhéran n’a pas aimé ce silence pragmatique : il a ajouté des tonnes de commentaires très agressifs à ses tirs pour le pousser à réagir. Washington n’a rien dit, mais Téhéran a montré sa nervosité voire sa détresse.

Ce signal de détresse a inquiété la Grande-Bretagne qui contrôle le marché pétrolier et risque de perdre son leadership en cas d’un alignement des mollahs sur les Américains. comme en février dernier, elle a immédiatement « révélé » que Téhéran avait procédé à un tir de missile nucléaire pour empêcher tout arrangement même mineur entre Washington et Téhéran.

Ce coup a bien ennuyé le régime des mollahs car il s’est retrouvé en situation d’exposition à de nouvelles sanctions alors que son but était de créer l’escalade pour se débarrasser des sanctions ! Il a protesté contre Londres. Washington n’a toujours rien dit pour ne pas être privé d’un deal avec les mollahs. Le régime devra amplifier ses menaces, mais il a peur de reconnaître l’accusation de Londres. Le régime ne sait que dire et quoi faire. Ces tirs avaient paniqué les gens du régime, ce silence a confirmé leur avis. Le régime est dans l’embarras. Plus il attend et plus ses associés paniqueront, il devra agir rapidement, ce sera à la prochaine panique boursière.


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| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |
| Mots Clefs | Institutions : Provocations |
| Mots Clefs | Instituions : Puissance militaire des mollahs |

| Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs |
| Mots Clefs | Fléaux : Pauvreté (et Disparité) |

| Mots Clefs | Résistance : Menace contre le régime |

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