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Iran : Obama tente une anti-sanction améro-indienne
18.08.2010

Hier, le nouveau ministre indien du Pétrole et du gaz Jitin Prasada a informé Téhéran que son pays n’avait pas renoncé au projet du gazoduc Iran-Pakistan-Inde, d’un coût de 7,5 milliards de dollars, surnommé « gazoduc de la paix ». Sachant que le projet ne pourra voir le jour tant que l’Iran est sanctionné, c’est là un moyen pour l’encourager à accepter un compromis.



Washington a besoin de transformer les mollahs en alliés dociles pour les utiliser afin d’embrigader les musulmans de l’Asie Centrale contre la Chine. C’est un projet aux retombées économiques colossales [1], mais les mollahs refusent car cette alliance passe par un partage de leur pouvoir avec les pions islamistes de Washington. Pour faire plier les mollahs, Washington les prive de leurs investisseurs étrangers par ses sanctions et régulièrement il leur envoie ses alliés pour leur proposer des contrats très alléchants qui ne peuvent être signé tant que Téhéran restera fermé à tout compromis. L’un de ces contrats, qui revient souvent sur le tapis, est le gazoduc Iran-Pakistan-Inde.

Cette récurrence est due à la valeur du projet pour les mollahs : il pourrait leur apporter plus de 20 milliards de dollars par an selon le prix actuel du gaz dans les 4 premières années d’exploitation puis le double de cette somme, c’est-à-dire plus de 40 milliards de dollars par an.

Mais l’affaire est absurde car dans le cas où les mollahs l’accepteraient, ils devraient céder les secteurs politiques et économiques de leur régime aux pions islamistes de Washington et dans ce cas, les bénéficiaires de ce grand contrat seraient les futurs dirigeants pro-américains du régime et non les mollahs.

Malgré cette infaisabilité, depuis des années, Washington ne cesse d’autoriser des pourparlers à son sujet en misant sur un possible changement chez les mollahs sous le poids de ses sanctions. Dernièrement, Washington a renforcé ses sanctions, le régime a été durement touché : Washington a jugé le moment opportun pour rappeler la possibilité d’un compromis en évoquant ce fabuleux contrat gazier.

Généralement, si les mollahs ignorent cette main tendue, Washington ne dit rien, mais s’ils cherchent à finaliser l’accord sans rien céder en échange, Washington intervient pour s’opposer officiellement à la signature.

Dans le cas présent, on peut dire que la tentative est déjà un échec car il s’agit d’une relance : la veille, Washington avait déjà relancé les mollahs par l’intermédiaire de l’ambassadeur du Pakistan en Iran [2], mais ces derniers n’avaient pas daigné y répondre. Une entente est impossible, mais Washington ne renonce pas à ses projets.


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En savoir + sur Washington et les contrats offerts aux mollahs :
- Exclusif - Iran : Washington contourne ses propres sanctions
- (09 Juin 2010)

Washington et les contrats offerts aux mollahs (2) :
- Iran : Le cadeau d’anniversaire que les Américains regrettent déjà
- (02 Février 2010)

Washington et les contrats offerts aux mollahs (3) :
- Citibank et Goldman Sachs proposent de s’installer en Iran
- (17 Avril 2009)

article complémentaire :
- Iran - Gazoduc : Un chien dans un jeu de quille
- (14 Février 2008)

| Mots Clefs | Pays : Inde |
| Mots Clefs | Pays : Pakistan |

| Mots Clefs | Enjeux : Gazoduc, Oléoduc & pipelines |

| Mots Clefs | Instituions : Economie iranienne |

| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |
| Mots Clefs | Enjeux : Apaisement |

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[1instrumentaliser les Chiites
Washington a besoin d’une alliance avec les mollahs iraniens, chiites et persanophones pour contrôler deux sites vitaux pour son avenir : l’Asie Centrale (musulmane et persanophone) et le Cashmire (chiite) qui lui permettraient de priver la Chine d’une source majeure de gaz tout en créant une base-arrière de soutien aux Ouïghours. Par ailleurs, l’Arabie Saoudite refuse depuis 1996 de reconduire son contrat d’exclusivité avec les Etats-Unis. Grâce à une alliance avec les mollahs chiites, Washington peut également espérer récupérer le pétrole saoudien car les régions pétrolières saoudiennes sont des zones chiites. In fine, Washington espère créer une grande république chiite englobant le Sud pétrolier iranien, le Sud pétrolier irakien (occupé par les Britanniques) et le Nord pétrolier saoudien.

[2L’offre pakistanaise | (Source : Tehran Times)