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Reza Pahlavi : Appels pour la démocratie en Iran
31.10.2009

Cette année marque le trentième anniversaire de la révolution Islamique en Iran. Il y a tente ans, Khomeini est revenu en Iran d’exil pour créer une théocratie totalitaire d’une sorte que nous n’avions plus vu depuis des siècles, peut-être même depuis les temps médiévaux en Europe. Il y a trente ans des militants iraniens ont pris otage le personnel de l’ambassade américaine à Téhéran. Il y a trente ans que j’ai vu pour la dernière fois l’Iran. A ce jour je n’ai pas pu y retourner.

par Reza Pahlavi



En 1979, le nouveau régime religieux fera la promesse d’une république au peuple iranien. Par définition, une république est un état dans lequel le pouvoir suprême reste dans les mains de ses citoyens. Au lieu de cette république, les iraniens ont étés témoins d’une prise de contrôle de leur pays par une théocratie archaïque.

Aujourd’hui, la lutte en Iran concerne les droits humains et la démocratie. La lutte ne se définit pas entre un camp modéré et un camp radical. Le régime a jeté toutes ses forces de despotisme et de fondamentalisme religieux contre la nation qui demande la démocratie, rejette leur fondamentalisme militaire et répudie le concept d’un leader suprême. L’enjeu en Iran n’est pas quel faction de cette république Islamique va pouvoir répondre aux attentes du peuple iranien, mais surtout quel autre système que cette dictature théocratique et autoproclamée peut sauver l’Iran.

Chaque nuit, la jeuneusse courageuse d’Iran crie sa demande de liberté sur les toits du pays. Nous savons que ce jour ou leurs vœux seront réalisés arrivera. Un jour la gouvernance en Iran sera celle du peuple, un système laïque et démocratique.

Au XIXe siècle, l’auteur britannique George Jacob Holyoake inventa le terme « laïque » afin de décrire un ordre social qui sera séparé de la religion et la foi, tout en assurant la liberté des croyances.

La condition sine qua non pour un tel ordre social est la démocratie.

Dans un pays dans lequel un théologien suprême choisit directement six éminences religieuses et six autres indirectement afin de créer un Conseil de Gardiens omnipuissant, qui à leur tour décide des candidats qui peuvent se présenter aux élections présidentielles, et qu’ensuite le gouvernement désavoue le vote du peuple, vous n’avez pas une démocratie. Dans un régime qui interdit la couverture des événements par les medias internationaux, fait taire ses propres journalistes en les emprisonnant, et assassine sa jeunesse à la quête de la liberté, vous n’avez pas la démocratie. Dans une république islamique avec un leader suprême aux commandes, il est clair que le pouvoir se trouve au sommet et non au sein du peuple.

J’envisage un Iran démocratique dans lequel les leaders sont élus lors des élections libres et justes, où chaque vote individuel est un vote qui compte. J’envisage un Iran dans lequel les diversités sociales, religieuses, et culturelles sont non seulement tolérées mais aussi célébrées.

La démocratie assure non seulement que c’est le peuple qui détient le pouvoir, mais aussi met en exercice une solide défense des droits de l’homme. Les iraniens souffrent du non-respect des droits humains les plus élémentaires par ce régime brutal. Le monde a été témoin de la répression sanglante d’un mouvement d’opposition pacifique et plein d’espoir par les Bassiji, ces milices terribles du régime Islamique. Les témoignages journaliers de torture, de viol et d’assassinats s’amassent dans l’escarcelle de ce régime. La République Islamique d’Iran a honteusement miné la liberté et l’égalité d’expression ainsi que le droit à la vie que chaque être humain doit bénéficier.

L’Histoire nous a appris que le respect et la renaissance de ces libertés fondamentales exigent un état représentatif et démocratique. La légitimité d’un Iran laïque et démocratique repose fermement sur cette notion des droits de l’Homme. Ainsi les tentacules de la démocratie peuvent également se propager sur le front des affaires étrangères.

En tant que signataire de la Traité de Non-Prolifération, l’Iran n’a jamais été déni de leur droit souverain à une technologie nucléaire civile. Mais en absence d’une démocratie, le monde ne fait pas confiance à leur motivation. Le problématique n’est pas la capacité nucléaire, mais à qui appartient le doigt sur le détente. Et en ce moment, ce doigt appartient à un régime qui met en cause la réalité de l’Holocauste, soutient le Hamas, et assassine son propre peuple sans aucun ménagement. Ce régime à démontré un manque de transparence pervers dans ses négociations avec la communauté internationale. C’est uniquement lorsque une véritable démocratie régnera en Iran que sa crédibilité internationale sera rétablie.

Je garde l’espoir que devant la brutalité et l’intransigeance du régime des mollahs, que les iraniens d’Iran et de l’étranger sauront se réunir pour soutenir cet idéal qu’est une démocratie laïque. Le lendemain des élections de juin, le peuple iranien est massivement descendu dans les rues afin de demander la fin de cette tyrannie manipulatrice de la foi. La détermination du peuple iranien et le tendon d’Achille de ce régime.

Une démocratie laïque est inévitablement la destinée de l’Iran. Insistons sur le fait que dans une démocratie laïque, personne ne peut incarner ce qui est bon pour le peuple. Le mouvement en Iran appartient à tous.


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la version originale sur Huffingtonpost.com :
- CRIES FOR DEMOCRACY IN IRAN
- (26 octobre 2009)

Reza Pahlavi et les mollahs :
- Iran : La lettre qui a mis le feu au régime
- (18 SEPTEMBRE 2009)

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