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Iran : La Chine, un allié qui garde ses distances
16.10.2009

À chaque fois que les mollahs se retrouvent en position d’être sanctionnés, ils repensent à une adhésion dans l’Organisation de Coopération de Shanghai pour bénéficier d’un soutien économique et militaire de la Chine et de la Russie réunies. Cette année encore la réponse des intéressés a été négative.



L’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) fait rêver les mollahs. Ils demandent l’intégration de l’Iran dans cet organisme car en dehors d’un espace commercial, il est l’équivalent asiatique de l’OTAN. Ses adhérents sont sous la protection conjointe des armées russe et chinoise. En cas d’agression par un autre Etat tiers, la Chine et la Russie sont tenues d’intervenir aux côtés de leurs alliés et voisins de l’Asie Centrale. Leur proximité géographique rend leur protection très efficace.

L’adhésion à l’OCS (ou encore le système anti-missile russe S-300) mettrait donc Téhéran à l’abri d’une frappe militaire américaine ou israélienne en réponse à son intransigeance nucléaire, ses attaques terroristes ou l’instigation de tensions ou guerres régionales via le Hamas et le Hezbollah. Téhéran aurait alors les mains libres pour provoquer les Etats-Unis au-delà de toute limite.

C’est exactement pour éviter cela que la Chine et la Russie refusent depuis toujours ses véhémentes demandes d’adhésion. Mais il n’y a pas là qu’un rejet d’un conflit stérile avec leurs partenaires et clients occidentaux. La Chine et la Russie savent que Téhéran souhaite mener la vie dure aux Américains pour les pousser à abroger les sanctions américaines à propos du nucléaire et du terrorisme. La levée des sanctions transformerait l’Iran, aujourd’hui isolé et infréquentable, en un couloir alternatif vers les gisements gaziers de l’Asie Centrale, ce qui sera un péril majeur pour la Chine et la Russie qui partagent actuellement l’exclusivité de cet accès. Ces deux-là ne peuvent pas aider un Etat qui veut les supplanter.

Cependant, cet Etat qui veut les supplanter est leur seul moyen pour garder l’exclusivité d’accès à l’Asie Centrale aussi longtemps qu’il restera isolé, infréquentable et faible. Dans cet état, il dépendra pour tout de la Chine et de la Russie : investissements pétroliers, protections diplomatiques, armes…

Aujourd’hui, l’objectif pour les Chinois et les Russes est de garder les mollahs aussi près que possibles d’eux, mais loin de l’OCS. C’est un exercice difficile car cela fait longtemps que l’Iran est sur la liste d’attente de l’adhésion. La situation embarrasse les deux grandes puissances car elles désirent intégrer l’Inde qui est arrivée après l’Iran sur la liste des pays observateurs.

Conscient de ce malaise, lors de la dernière réunion de l’OCS à Pékin ce 14 octobre, Rahimi, le premier vice-président iranien, a joué la carte des efforts poussifs pour imposer sa candidature. Il a affirmé qu’il avait « obtenu l’accord de tous les membres de l’OCS ». En réponse, la Chine a mis les points sur les i !

Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a assuré son interlocuteur que les relations commerciales seraient maintenues « à haut niveau », mais un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a fait savoir que « l’Iran devait jouer son rôle en tant que pays observateur de l’Organisation ». C’est bref et laconique, flou à souhait. On peut même y voir un reproche susceptible de faire rétrograder sur la liste d’attente des adhésions pour manque de coopération.

C’est là le véritable problème de ce régime, il a des objectifs compliqués loin de toute coopération. C’est là une véritable chance pour les Iraniens : c’est un régime inadapté qui tombera car il ne convient à personne.

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