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Iran – Russie : Le torchon brûle entre les deux alliées
16.05.2008

Il y a actuellement beaucoup de faits d’actualités concernant l’Iran et la Russie. Ces faits donnent l’impression que les relations sont au beau fixe entre les deux Etats, loin de là ! L’Iran et la Russie sont actuellement en conflit car les Russes craignent que les mollahs ne cherchent par tous les moyens à parvenir à une entente avec Washington. Ce conflit a commencé quand des émissaires irakiens sont arrivés en Iran pour préparer une rencontre irano-américaine à Bagdad.



Dès l’arrivée des émissaires irakiens, Moscou a été informé du contenu de leur mission et il a immédiatement bloqué sa dernière livraison de matériaux pour la centrale de Bouchehr avec la complicité de son client gazier, l’Azerbaïdjan.

Cet arrêt des livraisons se répercute sur le calendrier d’achèvement et de livraison de Bouchehr. C’est inadmissible pour Téhéran, car les mollahs prétendent qu’ils ont besoin de l’enrichissement nucléaire pour approvisionner cette centrale avec du combustible iranien afin d’acquérir leur indépendance énergétique. Comme d’habitude, les mollahs ont reculé et renoncé à leur rencontre avec les américains.

Cependant, les américains n’abandonnaient pas et relançaient les mollahs, leurs alliés irakiens aussi. Moscou a préféré continuer le blocus des pièces destinées à Bouchehr, convaincu que la démonstration de force du Hezbollah était une demande indirecte de Téhéran pour une reconnaissance américaine de son rôle régional, préalable nécessaire pour une entente selon Téhéran.

Pour casser le blocus de Moscou, Téhéran est passé aux menaces physiques comme il y a un an. En avril 2007, l’Iran, les Etats-Unis et la Russie se trouvaient dans une situation similaire : il y avait une rencontre en préparation et Moscou bloquait les travaux d’achèvement de Bouchehr. En 2007, le prétexte russe était des retards de paiements iraniens alors que les paiements ont été achevés en juillet 1999, date initiale de la livraison de Bouchehr. Pour faire peur aux russes, les miliciens des Pasdaran ont fait irruption à cinq heures du matin dans la zone d’habitation où séjournent les familles des ouvriers, techniciens et ingénieurs russes et ont procédé à des tirs d’artillerie qui ont terrorisé ces ressortissants russes.

L’incident n’avait pas incité les russes à reprendre les travaux de Bouchehr car les Pasdaran n’auraient pas pu nuire vraiment aux russes. Les mollahs ont appris de leur erreur et ont amélioré leur technique d’intimidation contre les russes : le mardi 13 mai 2008, les mollahs ont informé Moscou qu’ils avaient réussi à déjouer un attentat contre un de ses consulats en Iran !

Les auteurs présumés de l’attentat seraient les Bahaïs (qui ont bon dos). Sur un plan concret, cela n’a pas de sens puisque ces personnes étaient officiellement sous les verrous, mais il s’agissait de faire savoir aux russes que Téhéran peut très bien organiser un attentat contre ses ressortissants en Iran et l’attribuer à des contre-révolutionnaires !

Comme par miracle, le lendemain, la Russie et l’Azerbaïdjan ont trouvé une solution mutuellement acceptable concernant les livraisons pour la centrale nucléaire de Bouchehr via le territoire azerbaïdjanais, a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine. En plus selon Karassine, cette solution permettra « d’éviter ce genre d’incidents à l’avenir ».

Certes Moscou a renoncé à son blocus, mais il a immédiatement réagi, pour rappeler aux mollahs qu’il valait mieux avoir la Russie dans son camps que contre soi. Moscou qui refuse aux mollahs le droit de faire partie de l’OCS (Organisation de Coopération de Shanghai) a signé dès le lendemain (15 mai) un accord de coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense avec les ministres de la Défense des pays membres. Alexandre Kolmakov, le premier vice-ministre russe de la Défense, a précisé que l’OCS disposait désormais d’un système de mesures destiné à réagir rapidement aux événements mettant en péril la paix et la stabilité dans la région. Des mesures dont Téhéran ne bénéficiera pas tant qu’il continuera à flirter avec Washington ou menacer de plastiquer les consulats russes en Iran.

Le problème essentiel est que le régime des mollahs est un allié impossible qui cherche la protection de l’OCS afin de mener des actions terroristes susceptibles d’aboutir à une entente avec les américains. Mais cette entente n’est pas une fin en soi pour cesser son terrorisme, mais un passe-droit pour continuer dans cette voie confuse. Ce régime conçu pour désorganiser la région est un hybride né d’une expérience ratée américano-britannique et tel le monstre de Frankenstein, il ne peut satisfaire ni ses créateurs, ni leurs adversaires.

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Iran-Russie : une alliance stratégique vitale pour Moscou :
- Attaquer l’Iran équivaut à attaquer la Russie !
- (19 SEPTEMBRE 2007 )

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