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Iran-Contestations : Rafsandjani veut piéger l’opposition
14.06.2009

Ahmadinejad vient d’être élu et l’on assiste à des violences urbaines qui donnent de l’espoir à certains opposants en exil. C’est un piège tendu par le régime aux opposants en exil.

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Avant-hier, très rapidement, les médias du régime ont annoncé une victoire de Moussavi. Une heure plus tard, ces mêmes médias ont changé de position pour donner Ahmadinejad vainqueur. Par la suite, toujours ces mêmes médias dont Fars News contrôlée par les Pasdaran ont rapporté que « Moussavi s’était réuni avec Karroubi et Khatami chez Rafsandjani pour préparer une révolte urbaine afin de contester les résultats » ! Mais personne n’a arrêté les intéressés, comme une autre preuve de démocratie en Iran !

Le lendemain (samedi 13 juin), le régime lui-même a fait état de violences urbaines d’un petit groupe organisé qui n’accepte pas le verdict du peuple et le système d’Internet très filtré du régime a comme par miracle laissé passer des vidéos de ces heurts !

Aussitôt, des organismes réputés hostiles à Ahmadinejad comme le Bureau de Consolidation de l’Unité, le syndicat estudiantin officiel, est intervenu pour condamner cette conduite, tout en félicitant le vainqueur et saluant l’honnêteté du scrutin ! D’autres organismes du même type ont également dénoncé toute critique du scrutin. On peut citer entre autres, le Groupement des associations islamiques estudiantines indépendantes, l’association islamique des travailleurs, ou encore des partis fondateurs du régime comme le Motalefeh.

On a alors entendu des accusations de liens entre ce groupe de contestataire et les « Américains et les sionistes » ». On a laissé entendre que le régime lancerait une chasse aux sorcières interne !

L’hypothèse est presque confirmée par une avalanche de rumeurs anonymes sur les noms de responsables. On parle entre autres de Mohsen Armine, ex-officiler de liaison avec le Hezbollah, et Mostafa Tajzadeh, ex-n°2 du ministère de l’intérieur, poste chargé de la répression des opposants et de leur élimination. En fait, le régime va recycler d’autres barbouzes en dissidents pour les infiltrer dans l’opposition en exil !

Sur ce fond d’agitation formatée, le président élu a fait une allocution sur la première chaîne iranienne. Il a remercié ses électeurs avant d’affirmer qu’il comptait « prendre en compte le suffrage » de son adversaire en changeant de cabinet pour « former un gouvernement qui soit représentatif du peuple et non d’un parti ». Il a aussi invité à plusieurs reprise tous les jeunes Iraniens, « ses enfants, à relever leurs manches pour rebâtir ensemble le pays ». C’est Obama bis !

Parallèlement à cette aimable allocution et aux nouvelles d’agitation et de dissensions internes, les téléphones de la chaîne Pars TV-Radio KRSI basée à Los Angeles ont sonné : des soi-disant opposants anonymes évoquaient des nouveaux slogans très anti-régime et pro Pahlavi et rapportaient le besoin urgent que les opposants en exil (« pro-Américains ») en particulier Reza Pahlavi se manifestent et apportent leurs soutiens aux dissidents qui manifestaient à Téhéran ! Le schéma est tellement clair !

Le procédé téléphonique n’est pas nouveau : les appeleurs anonymes du régime ont déjà joué cette comédie dans le cadre du faux mouvement estudiantin de 1999. Ils ont promu au rang de héros de l’opposition des miliciens sexy qui aujourd’hui ont changé de discours, sont installés aux Etats-Unis et font un lobbying intense pour promouvoir le dialogue et l’entente entre Téhéran et Washington.

Il y a peu de choix pour l’opposition en exil : si elle refuse de prendre partie, le régime décrétera qu’elle trahit ses partisans ! Et si elle prend partie, elle défendra de facto Rafsandjani, le patron corrompu du régime, qui se recycle en chef de l’opposition interne. En le défendant, elle se discréditerait et s’autodétruirait !

Cela montre la difficulté de notre entreprise. La solution serait de jouer la carte de la vérité et dénoncer ces procédés et ces jeunes qui chantent l’hymne révolutionnaire khomeyniste de Yareh Dabestani et défendent des assassins comme Moussavi et Rafsandjani.


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| Mots Clefs | Institutions : Démocratie (médiatico)-islamique |

| Mots Clefs | Resistance : FAUSSE(s) OPPOSITION(s) |

| Mots Clefs | Mollahs & co : Rafsandjani |

| Mots Clefs | Mollahs & co : Mir-Hossein Moussavi |