Pendant plusieurs années, Moscou a fait état de retard de paiement iranien pour retarder de son côté le progrès des travaux de la centrale Bouchehr qu’il devait initialement livrer en 1999 ! Moscou a ainsi réussi à désamorcer plusieurs tentatives d’approchements ou de négociations directes ou secrètes avec Washington. Ces punitions ont toujours été ponctuelles car Moscou a aussi un besoin vital des mollahs pour bloquer l’accès des gazoducs occidentaux vers l’Asie Centrale. Il a donc toujours repris les travaux à contrecœur pour les achever en mars 2009, date à laquelle il a commencé les tests de fonctionnement des réacteurs avec un combustible déjà acheté et payé par Téhéran. Entrant ainsi dans une phase qui ne lui donne aucune excuse pour stopper ses activités.

C’est pourtant ce qui vient d’arriver : Moscou a encore évoqué des difficultés financières qui retarderont l’achèvement des tests. Comment est-ce possible puisqu’il avait auparavant reconnu que Téhéran avait déjà tout réglé ? Rien de plus simple, selon la direction d’Atomstroyexport, la société russe chargée des tests, le problème vient des banques russes qui ne peuvent pas financer les travaux en raison des sanctions bancaires américaines ! Moscou chercherait à les convaincre d’émettre les lettres de crédit nécessaires. Il y aurait également un problème de transit de certaines pièces détachées bloquées cette fois par des mesures restrictives imposées par le Conseil de Sécurité.

C’est pourquoi, malgré sa bonne volonté et ses efforts tant nucléaires qu’administratifs, Atomstroyexport ne pourra pas tenir sa parole quant à la livraison promise pour début 2010 !

En fait, Moscou veut empêcher Téhéran d’avoir l’alibi pour maintenir son programme et ainsi tenir tête à Washington pour l’excéder et le pousser à accepter un arrangement bilatéral. Moscou veut ruiner un tel arrangement qui est contraire à l’ensemble de ses intérêts régionaux. En l’absence de Bouchehr, privé de moyens de pression, Téhéran devrait accepter l’offre multilatérale des Six (un groupe dont fait partie la Russie) pour échapper aux sanctions.

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Pour en savoir + :
 G20 - Obama : Ce que lui dira Medvedev sur l’Iran
 (31 mars 2009)