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Iran : La Syrie joue les Brutus !
19.03.2009

Dans une interview accordée au quotidien italien La Repubblica, le président syrien Bachar al Assad a confié sa volonté de « servir d’intermédiaire entre l’Iran et les Occidentaux ». A un moment où la Syrie s’éloigne des mollahs, l’offre détonne, mais Assad n’œuvre pas pour Téhéran, mais pour renforcer le rôle international de la Syrie, la mal-aimée.



Il y a très peu de temps, après avoir longuement cherché à déstabiliser le président syrien, Washington a demandé à ses alliés arabes, l’Egypte et l’Arabie Saoudite, de s’en approcher pour l’éloigner de ses alliés, les mollahs. Assad a immédiatement saisi l’importance de cette rupture pour les Américains et commencé à marchander son ralliement. Il a ainsi posé ses exigences parmi lesquelles le respect des points de vue du Hamas et du Hezbollah, cherchant au passage à prendre le contrôle de ces deux formidables outils de nuisance contre les intérêts américains dans la région. S’estimant indispensable pour affaiblir l’influence régionale des mollahs, il s’est imaginé un créneau pour devenir un interlocuteur, voire un adversaire afin d’avoir des moyens de rétorsion contre les Etats-Unis en qui il n’a aucune confiance.

La présente offre de médiation va dans le même sens, Assad cherche à augmenter son utilité pour la communauté internationale afin de ne pas devoir la fin de son isolement à la bonne volonté d’un seul Etat, les Etats-Unis. Très habilement, il se montre très élogieux à l’égard d’Obama, il en parle comme d’un « homme de parole ». Mais, ce n’est pas à lui qu’il a proposé ses services de médiation mais aux Européens qui ont des intérêts bien différents des Etats-Unis et préfèrent un compromis multilatéral avec l’Iran à une entente exclusive irano-américaine qui bouleversa leurs intérêts dans cette région du monde très pétrolifère. Conscient des intérêts « occidentaux » en jeu, c’est en Italie (grande partenaire économique des mollahs) que le président syrien a formulé son offre.

Il a tout intérêt à ce que cette initiative d’émancipation vis-à-vis des Américains fonctionne, c’est pourquoi il a fait feu de tout bois pour défendre les intérêts des mollahs, en recommandant aux Européens de respecter l’Iran, « qui est un pays important, que cela plaise ou non » et de faire des propositions concrètes à la hauteur de cette importance aux mollahs. Comme c’est gentil.

En 2008, Damas avait déjà proposé sa médiation, mais Téhéran avait refusé. Cette fois, Assad risque encore de se faire envoyer sur les roses, d’autant plus que malgré ses flatteries, il n’agit aucunement dans les intérêts de Téhéran, bien au contraire. Via cette médiation, il entend renforcer la Syrie afin de voler ses milices à Téhéran et de se poser en interlocuteur régional d’Obama à la place du régime des mollahs.

C’est sans doute, le seul signe positif : il faudrait que les mollahs soient aux abois pour que les alliés les traitent ainsi.

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| Mots Clefs | Pays : Syrie |

| Mots Clefs | Enjeux : Rôle régional de l’Iran |
| Mots Clefs | Zone géopolitique : Axe Iran-Syrie |

| Mots Clefs | Pays : Europe (UE, UE3, union européenne) |
| Mots Clefs | Décideurs : P5+1 (les Six) |
| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |