Accueil > News > Afghanistan : Washington ne renonce pas à l’Iran



Afghanistan : Washington ne renonce pas à l’Iran
10.03.2009

Depuis plus d’un an, Obama évoque la nécessité d’un dialogue direct et sans conditions préalables avec Téhéran, conformément à une demande iranienne sous Bush. Dès son investiture, il a tendu la main vers Téhéran qui a refusé son offre. Il y a quelques jours, Hillary Clinton a réessayé. Après une nouvelle réponse tiède de Téhéran, Washington essaie à nouveau !



Il y a quelques jours, Hillary Clinton évoquait l’opportunité d’une participation iranienne à la conférence internationale sur l’Afghanistan. Elle nourrissait en fait l’arrière-pensée de se retrouver à une table des négociations avec les représentants du régime des mollahs afin d’engager ce dialogue que Téhéran refuse depuis des mois.

Ce refus vient du fait que la proposition d’Obama n’a jamais été synonyme d’une suspension des sanctions instaurées par Bush. Obama continue à sanctionner les mollahs et très récemment, il a même renforcé ces sanctions suite à un refus iranien à une autre tentative de main tendue. Comme Bush, son objectif est de conclure une entente avec Téhéran sans accorder aux mollahs le prix exorbitant qu’ils demandent : des « garanties de sécurité » (l’impunité) pour leurs milices régionales, le Hamas et le Hezbollah.

Sans l’appui de ses milices, le régime serait très vulnérable, il doit donc redoubler d’efforts pour obtenir gain de cause. En fait, tout simplement, il fuit le dialogue et fait traîner les choses dans l’espoir que la nécessité de l’entente pousse l’administration Obama à un compromis. Téhéran joue les délais.

L’administration Obama qui est pressée a décidé de contourner cette stratégie en invitant l’Iran à s’engager immédiatement dans un processus de dialogue pour la paix. Comme on pouvait s’y attendre Téhéran s’est montré évasif pour fuir ce rendez-vous anti-délais, avec le même objectif d’excéder Washington.

Il y a une semaine, face à une réponse négative iranienne, Washington avait adopté une sanction économique très dure contre l’Iran, mais Washington a besoin des mollahs et ne peut leur imposer des sanctions fatales, il a donc décidé de frapper ailleurs.

Obama, en personne, a évoqué la possibilité d’une entente avec les Talibans. Cette hypothèse avait déjà été évoquée sous Bush et elle avait alors terrorisé les mollahs car une entente avec les Talibans permettrait de pacifier le couloir afghan et Washington n’aurait plus besoin de l’Iran pour accéder à l’Asie Centrale. Il pourrait même utiliser l’Afghanistan comme une base arrière pour le Jundallah, le groupe armé des séparatistes baloutches financés par les Etats-Unis.

Pour corser la menace, le même jour le Jundallah a lancé une attaque très meurtrière contre les Pasdaran faisant 15 morts dans leur rang. Pour pimenter ce débat des frontières instables, l’allié irakien des Etats-Unis a fait état de « profonds désaccords sur le tracé des frontières terrestres et maritimes entre l’Iran et l’Irak », insinuant qu’à son grand regret ces désaccords pourraient déclencher des hostilités entre les deux pays.

Déjà un pays arabe, le Maroc, a rompu ses relations avec l’Iran. Une rupture avec l’Irak pourrait déclencher des ruptures à la chaîne avec les Etats arabes, comme le proposait récemment l’Arabie Saoudite.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG
Parallèlement à ces intimidations latentes, un autre allié des Etats-Unis, le président pakistanais Ali Zardari est arrivé aujourd’hui en Iran. Officiellement, il veut discuter des problèmes frontaliers, mais il a aussi promis d’encourager Téhéran à participer au rendez-vous fixé par Hillary Clinton.

Encore une fois, Washington laisse une chance aux mollahs…

© WWW.IRAN-RESIST.ORG
| Mots Clefs | Résistance : Menace contre le régime |

| Mots Clefs | Enjeux : Rétablir les rel. avec les USA & Négociations directes |
| Mots Clefs | Décideurs : Hillary Clinton |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Afghanistan |