Avant-hier, Washington avait relancé Téhéran pour l’ouverture des négociations par deux initiatives positives deux initiatives positives : son approbation à un contrat qui pourrait aider Téhéran à se renflouer et sa décision de maintenir les Moudjahiddines sur la liste américaine des mouvements terroristes (classement qui date de 1997, initiative Clinton).

Téhéran a répondu à ces initiatives par l’annonce d’arrestation d’agents américains qui préparaient un complot pour renverser le régime. Il voulait priver Washington des effets de ses initiatives positives et le mettre en position d’agresseur et non de bon partenaire.

A cela, Washington a répondu par un démenti. Mais sa réponse s’adressait au « gouvernement iranien », nuance sémantique dénuée de toute référence à l’aspect totalitaire du régime. La réponse invitait aussi Téhéran à mettre en avant ses faux-opposants qui donnent une image plus démocratique du régime et qui ont pour fonction de lui permettre de devenir fréquentable.

Dans l’analyse que nous avions consacrée à cette réponse très tactique nous avons signalé que Washington posait un casse-tête aux mollahs car ces derniers doivent désormais revoir le discours général de leurs faux opposants afin que ces énergumènes ne puissent pas être exploités contre eux par l’Amérique ! Nous affirmions également que ce discours perturbateur de Washington en insistant sur les termes « gouvernement iranien » légitimait Ahmadinejad.

La déclaration d’Ahmadinejad est un premier jet de la réponse du régime : Téhéran a évité d’aller sur le terrain désormais glissant des faux opposants pour rester sur celui d’Ahmadinejad légitimé. Riche de cette reconnaissance américaine de sa représentativité élective, Ahmadinejad s’adresse à Obama pour parler au nom du peuple iranien en l’encourageant à éviter toute ingérence dans les affaires intérieures iraniennes.

C’est une réponse habile qui permet aussi de dire : pas touche à nos faux opposants, ils sont les nôtres. Mais c’est aussi un jeu idiot de rhétorique dans lequel excellent tous les mollahs (c’est une question de formation).

Les Américains ont tort de croire que ce jeu puisse déboucher un jour sur un événement déstabilisant pour le régime : les faux-opposants n’ont ni l’envie ni le soutien populaire nécessaire pour agir en dehors du régime. Le problème vient du fait que les Américains ne souhaitent pas être à l’écoute du peuple car ce que veulent les Iraniens ne colle pas avec ce que Washington attend de l’Iran dans la région.

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