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Iran : La semaine en images n°45
28.12.2008

La semaine de l’actualité qui avait débuté par les concours de lancer de chaussures sur les portraits de Bush s’achève sur la frappe israélienne sur la bande de Gaza. La semaine en images révèle une similarité entre les 2 faits : aucun n’a su mobiliser les Iraniens.



Cela est dû à l’image qu’ont les Iraniens des protégés palestiniens des mollahs et aussi aux deux faits graves d’une actualité que l’on peut qualifier d’invisible : une pollution qui bat des records de mortalité, et la ville historique de Bam qui 5 ans après le terrible tremblement de terre de décembre 2003, en est toujours à plus de 80% en ruine, oubliée par le budget national. Récits en images.

Voici les seules personnes qui ont manifesté hier leur soutien aux 1000 martyrs du Hamas ! Une dizaine de séminaristes africains des écoles coraniques de la ville de Qom, siège du clergé chiite iranien !

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Il y a trois jours, le site MEMRI publiait un compte-rendu d’une manifestation de jeunes écoliers iraniens sous le titre accrocheur de : « Culture du martyr en Iran : des écoliers prêts à commettre des attentats suicides » ! Le bombardement de la bande de Gaza aurait donc dû se traduire par une explosion de violences en Iran : où sont-ils donc ?

Cette absence de mobilisation est due au fait que les Iraniens considèrent les Palestiniens, surtout ceux du Hamas et du Hezbollah, comme des parasites qui vivent au crochet de l’Iran, des parasites auxquels le régime consacre d’importants budgets qu’il prélève sur le budget national.

Les Palestiniens entretenus par les mollahs ont un accès gratuit à toutes sortes de soins en Iran alors qu’en dehors des familles dirigeantes et des employés de l’Etat (en tout 12% de la population), personne en Iran n’a de couverture sociale. En cas de maladie, les patients doivent s’endetter et si les médecins acceptent d’avancer les soins, le malade ou même très souvent son cadavre est pris en otage par l’hôpital pour encourager sa famille à payer la facture. Il en résulte un profond ressentiment parmi les Iraniens pour ceux qui ont accès à des soins qui leur sont dus conformément aux slogans sociaux du régime. Il en va de même pour les études universitaires. Elles étaient gratuites avant la révolution, elles sont aujourd’hui payantes (plus chères que les universités privées en Europe), mais elles sont gratuites pour les combattants Palestiniens et leur progéniture et pour les miliciens du régime.

C’est pour ces raisons que déjà la manifestation de la Journée de Jérusalem en faveur du Hezbollah avait été un échec cuisant comme cette autre manifestation du soutien au Hamas. C’est un véritable échec pour les mollahs qui annoncent régulièrement l’engagement du peuple iranien dans son ensemble derrière le Hamas et le Hezbollah. En manque d’effectifs, les mollahs se sont alors réfugiés dans le monde merveilleux des slogans : la milice universitaire du Bassidj a lancé un appel pour la création d’une armée islamique pour secourir les 1000 martyrs du Hamas. Mais personne n’a vu de miliciens à Téhéran pour joindre l’action au verbe. Normal : le régime était victime d’une force hostile : la vie réelle.

A côté de ce monde merveilleux des slogans, il y a une vie réelle dans laquelle évoluent les miliciens, eux-mêmes issus des couches pauvres de la société, de ceux qui n’ont pas accès aux soins, de ceux qui quittent leurs patelins pour s’entasser dans le sud de Téhéran, à chercher n’importe quel job et gagner 60 à 100 dollars par mois pour faire vivre leur famille. Ces miséreux invisibles dans les images de propagande des médias du régime côtoient les fonctionnaires qui eux aussi vivent sous le seuil de pauvreté, sans accès à un logement décent. Ils étaient tous soumis à rude épreuve cette semaine avec une pollution qui a battu tous les records à Téhéran. Normalement, 10.000 personnes meurent chaque année à Téhéran suite à des malaises cardiaques ou respiratoires dus à la pollution (27 morts par jour).

Depuis une semaine, le taux de la pollution a été multiplié par 3, manque de pot au moment de la célébration de la semaine consacrée aux efforts de la mairie de Téhéran pour la qualité de l’air. Des indiscrétions vite censurées ont révélé que les cas mortels avaient augmenté de 150% (40 par jour). Les urgences ont aussi révélé le nombre de leurs déplacements pour malaises liés à la pollution : 280 par jour ! Depuis hier, les écoles des quartiers du nord (aisés) ont fermé ! Ci-dessous des photos prises vendredi à 16h par un temps ensoleillé.

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Une autre intrusion terrible de la vie réelle dans le monde merveilleux des slogans a été le 5ième anniversaire du tremblement de terre de Bam. On se souvient que le régime avait promis une reconstruction totale de ce site historique et que des dizaines de milliers d’Européens et d’Iraniens avaient envoyé des dons et des chèques : 5 ans après, 20% de la ville est en chantier et le reste toujours en ruine ! Les habitants vivent encore dans des caissons métalliques. On ne voit plus ces pipoles iraniens qui affirmaient sans cesse que ces dons étaient utilisés correctement. Ils ont disparu comme l’argent détourné.

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C’est la réalité de l’Iran. Une réalité que les Iraniens connaissent, c’est pourquoi ils ne répondent jamais aux appels du régime pour pleurer les martyrs du Hamas ou lancer des chaussures sur Bush. Cette semaine, le régime a organisé 4 manifestations de lancer de chaussures, la première a tourné en bagarre entre les lanceurs et les passants qui avaient pris les chaussures sur la tête, la seconde devant l’ambassade américaine a réuni 30 personnes, la troisième dans une université déserte à Téhéran, 20 personnes, et la dernière après la prière de vendredi, encore une trentaine (2 photos par manifs).

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