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Les petites vierges de Bam ...
15.10.2005

Après avoir été durement frappés par un séisme en décembre 2003, les habitants de Bam voient que le ciel leur tombe sur la tête. Aujourd’hui la menace vient des termites bataves, des termites arrivées avec les secours. Selon le préfet de la région, Rafizadeh, 122 toits des nouvelles maisons se sont effondrés sur la tête des rescapés qui refusent maintenant de dormir dans ces maisons, maisons qui venaient de Hollande en guise d’aide de ce pays à l’Iran.



Après avoir vécus de longs mois sous la tente dans des conditions extrêmes, les rescapés, résignés, sont de nouveau prêts à retourner sous les tentes. Le régime des mollahs refuse d’assumer toute responsabilité dans cette affaire.

La position officielle du régime est le pas-nous, pas-nous ! Les maisons incriminées sont de fabrications hollandaises ! Nous y sommes pour rien. Le « pas nous- pas nous » un espère protégé au pays des mollahs.

On se souvient du tremblement de terre, 6.7 sur l’échelle de Richter et de Bam anéanti. Officiellement, ce tremblement de terre fit 31000 morts. Ce sont les sismographes français qui ont ébruité l’affaire, le régime ne semblait guère pressé d’alerter le monde et demander des secours. Il fallait d’éviter que des yeux étrangers ne se tournent vers l’Iran (en cette année de découverte des activités nucléaires clandestines) et que pire encore, des étrangers n’interviennent, stigmatisant encore plus l’impréparation et l’incurie des services sanitaires de la république islamique.

Des jeunes volontaires ont essayé de s’y rendre , ils ont été intercepté par des Gardiens de la Révolution qui avaient bouclé la zone. Le temps passait et les chances de survie allaient se diminuant.

Dans Bam dévasté se passaient d’étranges évènements. Dans la ville assiégée par les forces du Guide Suprême, sous prétexte de protection, des orphelines de toutes âges se faisaient ramasser et elles étaient expédiées à Téhéran pour être vendues à des marchands Iraniens et étrangers : destination les riches émirats du Golfe persique. [1]. Ce régime étant en plus proxénète et la petite vierge est très recherchée dans le Golfe. Suivirent d’autres convois mystérieux. Il y a autour de Bam des zones classées « secret défense ». Durant ces journées noires, la population a vécu coupée du monde, déblayant les décombres à mains nues. Sans eau, sans vivre. Rageant et pestant contre la révolution. Il a fallu calmer le jeu, avant l’arrivée des secouristes étrangers et le visite attendu du bien aimé président Réformateur. Les Gardiens de la Révolution ont châtié les plaignants et ouvert la voie à l’arrivée des secours.

Secours tardifs, certains secouristes sont oubliés sur des tarmacs à des centaines de Km du lieu de la tragédie, et d’autres sont priés de concentrer leur efforts sur des zones précises de la villes. Les retards s’accumulent. On dénombre 31 000 morts et pourtant seulement 30 % de la ville a été fouillée [2], le reste a été rasé malgré les protestations des secouristes étrangers qui ne voulaient pas abandonner les recherches. Mais les mollahs sous prétexte de danger d’épidémies, ont lancé les bulldozers à l‘assaut des décombres et ont rasé sans remord plus de 70 % de la ville. Il y avait une raison importante à ce comportement expéditif : il fallait mettre un terme aux contacts entre les populations locales et les secouristes. Il fallait que les secouristes étrangers ne sachent pas que les iraniens ne sont pas des xénophobes anti-américains, islamistes et sectaires. Il fallait aussi minimiser le nombre des victimes.

Commencèrent alors les mouvements de solidarités avec Bam. Des vivres affluent vers Bam. Beaucoup d’agent est collecté. Les iraniens eux-mêmes envoient des sacs de riz à leurs compatriotes sinistrés. Ils évitent d’envoyer du liquide car ils n’ont aucune confiance dans les services du régime. Certains plus malins glissent quelques billets dans d’imposants sacs de riz. Quelques jours après, c’est la consternation, sur les marchés des grandes villes, les détaillants trouvent des billets dans leurs sacs de riz avec des petits mots de soutien, des petits mots d’amitiés, des pensées gentilles pour les familles endeuillées. Les Pasdaran avaient collecté les dons et les avaient vendu aux détaillant au prix du gros. Les tentes de la Croix Rouge, les rations, les vêtements, les filtres à eaux, tout est passé par les mains des Pasdaran qui ont fait le tri, vendant les matériaux neufs et distribuant aux rescapés les matériaux usés.

Le jour de la visite de Khatami, la ville est vidée de tout étranger sans doute parce qu’il ne fallait pas qu’on puisse filmer des quémandeurs auprès du bien aimé président Réformateur. La visite fut brève et le président promit de bâtir la ville à l’identique. Le monde a applaudi sa générosité et se mit en travail de lui venir en aide dans cette tâche titanesque. Deux années sont passées et à Bam, c’est toujours la consternation et la désolation.

Il n’y eut aucune polémique sur l’argent reçu et détourné par des responsables et l’on peut aussi constater le peu d’empressement qu’ont eu les étrangers pour savoir ce qu’était devenue l’aide alors qu’on sait que les ONG françaises tout particulièrement avaient les moyens de faire des enquêtes ou d’ébruiter l’affaire… mais il ne fallait pas faire de vagues si l’on voulait vendre des usines de construction automobile avant les coréens ou les japonais.

Les autorités iraniennes n’ont rien proposé aux rescapés de Bam. En guise de proposition, le président fraîchement élu de la république islamique, le barbouze Ahmadinejad, lors de sa visite à Bam, n’a rien trouvé de mieux que de parler de sa fondation Reza qui offre des primes pour les jeunes mariés …pas un mot sur la reconstruction, pas un mot sur l’économie…

Aux dernières nouvelles, Khatami ouvrira un bureau de « Dialogue des Civilisations » à Paris ou à Genève, un peu à l’écart de Bam et ces habitants peu enclin au dialogue.

Il y a bien plus de choses à dire sur Bam que cette histoire de termites. Il y a, d’un côté, l’histoire des filles de Bam dans les bordels du Golfe, et de l’autre, l’histoire des concerts de solidarité, l’histoire d’enfants exhibés par les mollahs dans les hôpitaux de Paris pour émouvoir les français et recevoir des flots d’argent.

On n’a vu aucun des jolis cœurs des concerts de solidarité pour Bam, s’émouvoir du sort des petites vierges maculées de Bam.

Les termites est une chose, le pas nous – pas nous est en un autre bien plus nocif et il semblerait qu’il soit aussi un espère protégé en France.

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| Mots Clefs | Fléaux : Prostitution, tourisme sexuel & Sigheh |

[231 000 morts pour 30 % de la ville fouillée : le nombre réel des morts et disparus avoisinerait le chiffre effarant des 100 000.