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Iran : Une cascade d’arrestations d’espions israéliens ou britanniques
23.11.2008

Fin juin 2008, Téhéran avait affirmé avoir arrêté et condamné à mort un espion israélien nommé Ali Ashtari : en raison des incohérences du récit et des images truquées diffusées, nous y n’avions pas cru. Le régime a annoncé hier la pendaison de cet homme et l’arrestation de 4 autres espions du Mossad. Nous maintenons néanmoins notre premier point de vue en affirmant que cette affaire est avant tout une opération médiatique de propagande.



Le fil conducteur de cette propagande (campagne médiatique) est la capacité du régime à neutraliser des opérations de reconnaissance du Mossad pour préparer une intervention armée en Iran ou saboter ses installations nucléaires.

Fin juin 2008, les médias évoquaient une possible intervention israélienne, le régime avait arrêté cet espion. A présent que ces rumeurs reviennent plus fort, le régime reprend la même méthode de riposte à un niveau plus soutenu.

Or, selon notre point de vue, le premier espion, celui que le régime prétend avoir pendu, n’aurait jamais existé. En juin 2008, les médias iraniens avaient montré des images du procès de cet homme et l’avaient décrit comme étant un inventeur-homme d’affaires qui possédait une affaire d’import-export à Dubaï. Nous avions vérifié les registres de commerce iraniens : il n’y était pas. Il n’y avait pas non plus de traces de lui comme inventeur, et les prétendus matériaux d’espionnages fournis par Israël étaient sur les images fournies par l’Iran encore sous cellophane ou dans leur coffret de vente (ci-dessous).

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

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Cet homme mystère disparaît aujourd’hui par une pendaison express, alors que le régime lui avait accordé un procès en appel. Il serait déjà enterré à la demande de sa famille ! Cette disparition totale clôt le dossier de cet espion et enlève plusieurs épines des pieds du régime comme par exemple les intermédiaires français ou encore les matériaux informatiques défectueux d’origine turque, deux éléments qui auraient dû provoquer des réactions iraniennes contre ces deux Etats. Le récit initial étant faux ; le régime s’en débarrasse avec cette pendaison. Le 1er récit évoquait également une défaillance technique dans les installations nucléaires du régime en 2007 : cette date en contradiction avec l’affirmation iranienne d’une maîtrise du savoir faire nucléaire depuis 2007 a été modifiée : désormais la défaillance aurait eu lieu en 2006. Et enfin, pour contrer la remise en cause de l’existence de cet homme, le régime a diffusé des images de lui quand il était un homme d’affaires libre (ci-dessous).

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Ashtari l’espion au récit incohérent disparaît, mais la nouvelle de sa pendaison sert le récit général des activités du Mossad en Iran et des victoires du contre-espionnage iranien. L’annonce de sa pendaison a d’ailleurs été suivie de l’annonce de l’arrestation de 4 autres agents formés par le Mossad à la frontière avec le Kurdistan irakien par les soldats inconnus de l’imam caché (nom donné par Khomeiny aux agents des services des Renseignements du régime).

Cette pendaison surmédiatisée semble donc être le déclencheur de plusieurs autres affaires d’espionnage à venir, qui seront encore plus médiatiques, avec de nombreux accusés dont le bloggeur Derakhshan qui un grand don pour les tirades et la comédie.

Le même jour, le régime a annoncé d’autres condamnations à mort dans une autre affaire de sabotage, une affaire dans laquelle le régime avait essayé différents coupables (les sunnites, le Jundallah ou encore les Bahaïs) avant de revenir aux coupables initiaux prétendument liés à la Grande-Bretagne, sur un fond de fortes tensions avec ce pays qui s’oppose à tout projet d’entente entre Téhéran et Washington.

La finalité de ces shows médiatiques à venir sera de remettre en cause le dialogue avec Washington en prétextant des interférences israéliennes, ou encore de rompre le dialogue avec les Six, en prétextant cette fois une ingérence britannique. Téhéran veut retarder les processus, éliminer les Six et amplifier la crise dans l’espoir de voir ses interlocuteurs américains faire des concessions significatives.

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