L’objet de ses discussions avec ces principaux associés de Washington au sein de Six sera les efforts nécessaires pour protéger le système financier mondial des abus de la part de l’Iran, a précisé son ministère.

Cette mini tournée a lieu alors que l’Europe a annoncé le 23 juin le gel des avoirs européens de la principale banque iranienne, mais que la sanction saluée par Washington peine à entrer en vigueur.

Le 24 juin à Paris, Pascale Andréani, la porte-parole du Quai d’Orsay ne donnait aucune précision sur les modalités de son application, affirmait que les sanctions n’étaient une fin en soi et que Paris était toujours partant pour le dialogue.

Le 25 juin, même son de cloche chez Javier Solana en déplacement à Genève. Solana a même minimisé l’adoption de cette sanction en prétendant qu’il ne s’agissait pas d’une mesure supplémentaire européenne parallèle aux sanctions de l’ONU, mais d’une application de la dernière résolution du Conseil de Sécurité. Or, ceci est faux, la résolution 1803 ne recommandait pas le gel des avoirs de cette banque, mais de la vigilance vis-à-vis d’elle. 48 heures après l’adoption de cette mesure, l’Europe avance à reculons afin de ne pas créer un précédent dans le domaine des sanctions extra-onusiennes.

Solana est même allé plus loin en rappelant que l’Europe ne concevait la mise en œuvre des sanctions qu’en affirmant son attachement au dialogue pour trouver une formule qui conviendrait à Téhéran. « Les deux choses vont en parallèle. Lorsque nous serons capables de trouver la formule pour commencer sérieusement la négociation, nous nous en tiendrons à la négociation », a martelé Solana.

C’est une rétro-victoire diplomatique pour Téhéran qui avait anticipé la demande de Bush concernant cette mesure en faisant des appels de pieds à l’Europe et en lui promettant d’autres marchés juteux. L’Europe a apparemment été sensible à cette offre et reprend le rôle que lui assigne Téhéran : celui du retardateur des nouvelles sanctions ou d’une éventuelle nouvelle résolution.

Bush envoie la cavalerie pour empêcher Téhéran de lui infliger une plus importante défaite diplomatique. Washington a dépêché chez les plus récalcitrants membres des Six son responsable des sanctions contre l’Iran. Paris ne figure pas sur son carnet de route, ce qui prouve que Washington est bien conscient que les britanniques, les russes et les allemands dépassent les français en terme de déficit d’efforts pour isoler Téhéran.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG