En réalité, diverses spéculations sur une éventuelle prochaine intervention en Iran se sont propagées notamment en raison du mystère entretenu par Gates autour de ce déploiement et en indiquant que ce déploiement devait être interprété comme un « rappel » adressé à l’Iran.

C’est un exemple typique de ce que l’ex-amiral Fallon a appelé le « roulement de tambours inutile » ou la volonté d’utiliser les communiqués militaires comme un instrument d’une politique d’intimidation qui devrait inciter les mollahs à accepter le Deal que leur propose Washington.

Or, actuellement, nous sommes en période électorale aux Etats-Unis, et l’équipe Bush se garde d’envenimer le débat avec le spectre d’une nouvelle guerre, c’est pourquoi, elle doit injecter une petite dose de propos rassurants dans son roulement de tambours.

Gates a donc dû rejeter l’hypothèse d’une escalade en précisant que les deux porte-avions ne resteraient pas là-bas pour une durée prolongée et que de toute façon ce déploiement avait été prévu de longue date !

Cette intervention avec des propos encore plus flous et à double sens a dû provoquer d’autres spéculations (action chirurgicale programmée depuis longtemps ?), puisque moins de 24 heures après les mystérieuses formules anxiogènes de Gates, un porte-parole du Pentagone a précisé que le second porte-avions était arrivé en remplacement de celui qui s’y trouvait, lequel doit quitter la région dans deux jours.

Cet exemple montre les limites d’efficacité de cette diplomatie américaine de roulement de tambours inutile.

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