La compagnie nationale Iran Khodro, qui fabrique sous licence la Peugeot 405, a annoncé qu’elle envisageait d’engager des poursuites contre le constructeur français à la suite d’incendies spontanés de véhicules produits localement. Iran Khodro entend demander une indemnisation pour dommages financiers et préjudice à sa réputation de constructeur. Il faut bien garder à l’esprit que ce sont là des menaces, Téhéran précise que les poursuites sont à l’étude. On entend prévenir Paris qu’il faudra qu’il revoie sa copie diplomatique. Pour l’instant, ces menaces restent donc à l’état de projet...

Le projet Peugeot | Notre site a été le premier à vous narrer les accidents d’auto-combustion des Peugeot 405 fabriquées en Iran. Suite à un problème de fabrication, en cas de choc, les portes se bloquent et le moteur explose : quelques centaines d’automobiles ont ainsi pris feu et plus d’une centaine de passagers ont trouvé la mort. Dans un premier temps, les mollahs ont ignoré le problème, mais suite à une importante chute des ventes de ce véhicule, le ministère de l’industrie a diligenté une enquête qui a officiellement conclu que le problème dû au système d’alimentation en essence avait était résolu. Mais les incendies ont continué et ne sachant que faire, le ministère de l’industrie a demandé aux plaignants de s’adresser directement au constructeur.

Tant que les affaires allaient bien avec la France sous Chirac, le constructeur était Iran Khodro, mais à présent le constructeur est Peugeot. Quand le constructeur était Iran Khodro, aucun plaignant n’avait été assez fou pour s’en prendre à cette autre société partiellement dominée par la famille Rafsandjani, mais il est certain que de nombreux iraniens qui se prétendront indépendants du régime se constitueront partie civile contre Peugeot pour recevoir des indemnités pour la mort des membres de leur famille.

Projet d’exposition des crimes de la France | Comme tous les régimes totalitaires, la république islamique d’Iran ne manque d’imagination pour harceler ses ennemis. Le procès contre Peugeot n’est rien à côté d’un autre projet qui avait été évoqué par Téhéran en septembre 2007. Ce projet est l’organisation d’une exposition internationale consacrée à la collaboration de la France dans des crimes commis par Saddam Hussein.

Le dossier de presse de cette expo faisait état d’importantes ventes d’armes françaises à Saddam pendant la guerre Iran-Irak. Selon ce document, en 1980 la France a vendu pour 5,6 milliards de dollars d’armes à Saddam et conclu près de 5 milliards d’accords commerciaux avec lui et même accordé au Raïs un prêt de 7 milliards de dollars afin qu’il puisse continuer son effort de guerre et acheter de nouvelles armes comme des bombardiers Super Etrandard, des hélicoptères Super Puma et 13 rampes mobiles pour le lancement des missiles exocet. Selon ce document, à partir de 1982, 40% des ventes d’armes françaises étaient destinées à Saddam et ce sont ces armes qui ont rasé deux de nos plus belles villes portuaires Khorram-Shahr et d’Abadan.

Ce projet d’expo faisait également allusion à l’efficacité des armes françaises dans la répression anti-chiite et anti-kurde de Saddam et évoquait cette même efficacité lors de l’invasion irakienne du Koweït. L’objectif de l’expo était d’affirmer que la France est un marchand d’armes uniquement motivé par la poursuite des conflits entre les Etats musulmans et ce afin de nuire à l’image positive de la France parmi les Etats arabes. A l’époque, le Koweït avait protesté contre la tenue de cette exposition et Téhéran avait abandonné le projet, mais il reste dans le carton des mollahs comme une autre menace contre le France.

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