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Iran : Poutine revient à ses fondamentaux
19.10.2007

Au lendemain de la visite de Vladimir Poutine, George Bush avait fait part de ses relations privilégiées avec Moscou et ses convergences avec Poutine sur l‘Iran. Bush se disait impatient d’entendre le rapport que lui ferait son ami Vladimir sur ses entretiens avec les mollahs. Mais au lieu de lui faire un rapport comme un vulgaire coursier, Vladimir Poutine s’est attaqué frontalement à Bush et à sa diplomatie irakienne en des termes qui montrent une totale absence de convergence à propos de l’Iran, son régime et le rôle régional de ce dernier.



« Que s’est-il passé (en Irak) ? On l’a bien vu. Ils (les Américains) ont appris à tirer. Mais ramener l’ordre, pour l’instant, ils n’y ont pas réussi », a déclaré Poutine lors d’une séance de questions-réponses télévisée avec des citoyens russes.

« Et il y a peu de chances qu’ils réussissent parce que combattre un peuple est un objectif absolument sans avenir », a-t-il ajouté en précisant que selon lui un « régime d’occupation » ne peut durer « éternellement ».

Si Vladimir Poutine était impartial, il n’aurait pas parlé de « combattre un peuple » car ce n’est pas le peuple irakien qui combat les américains mais des mercenaires djihadistes qui combattent « le peuple irakien » en tuant des dizaines et parfois des centaines d’entre eux chaque jour et ce pour le compte des mollahs de la république Islamique d’Iran, le principal fournisseur d’armes de cette sale guerre.

Mais Vladimir Poutine est loin d’être impartial : il savoure avec plaisir la déconfiture de l’armée américaine qui est la seconde cible de cette sale guerre de bombes artisanales et voitures piégées.

Le soutien apporté par Moscou à Téhéran est d’ordre stratégique. Moscou aide les mollahs et plaide pour le dialogue pour obtenir plus de temps pour ses amis et ses délais sont utilisés par les mollahs pour faire de l’Irak un cauchemar permanent pour les Etats-Unis. Le soutien de Moscou est tactique, mais aussi rhétorique : Poutine utilise désormais les mêmes arguments que les mollahs iraniens. C’est délibérément qu’il oublie également l’ingérence terroriste des mollahs en Irak : en l’absence de ce coupable, la seule source de l’insécurité en Irak reste l’armée américaine (comme le disent régulièrement les mollahs) et il faut qu’elle parte. Et comme les mollahs, il exige un calendrier de retrait.

Si on croit amadouer cette Russie-là par des compliments sur la saine coopération entre Poutine et Bush, on est loin du compte. Pour encore mieux épauler les mollahs, la Russie doit non seulement synchroniser son discours et ses exigences sur ceux des mollahs, mais elle doit aller encore plus loin et attaquer l’Amérique sur d’autres sujets hautement polémiques.

C’est ainsi qu’en réponse à une question sur sa politique de protectionnisme pétrolier, Poutine a comparé la convoitise des compagnies pétrolières américaines sur les richesses pétrolières russes à l’invasion de l’Irak en affirmant que tout le monde savait qu’« en Irak, l’objectif était de prendre le contrôle des réserves du pays »…

Voilà un argument qui ne semble pas pétri de convergences de vues américano-russes sur les raisons officielles de l’invasion de l’Irak. Ce genre de répliques contredit la version officielle américaine d’un grand Moyen-Orient démocratique. Au moment où les américains se dispersent sur 2 conflits (l’Irak et l’Afghanistan) et montrent des signes de faiblesse en restant figés sur leur plan initial qui veut une impossible entente régionale à tout prix avec les mollahs, Poutine revient à ses fondamentaux : arguments chocs et convergences tacites à son principal allié régional, l’Iran.

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| Mots Clefs | Décideurs : Lavrov | Ivanov | Poutine |

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| Mots Clefs | Terrorismes Islamiques : Ingérence des mollahs en Irak |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |