Selon Khatami, les iraniens ont la chance de vivre sous un régime qui a accepté la liberté, mais il a ajouté qu’il y en a certains qui confondent la liberté et le foutoir, alors que selon lui l’esprit de la liberté est totalement opposé au foutoir.

Il a donc conseillé à ces foutoiristes d’adapter leurs demandes à la réalité très libre du régime afin de s’approcher de la vérité religieuse qui habite cette liberté. Pour lui, tout est contenu dans les libertés accordées par le régime.

Il a également exprimé sa reconnaissance envers la révolution islamique qui selon lui s’est imposée en Iran sans aucune violence, mais il a aussi chanté les louanges de Khomeiny qui a selon lui réussi à détruire les grandes puissances régionales sans que ceci ne fasse des dégâts ou des morts en Iran. Le demi-million de mutilés de la guerre Iran-Irak et les habitants des villes pétrolières qui ont été totalement rasées apprécieront.

Toujours dans ce même discours, Khatami a insisté sur l’opposition de Khomeiny à l’usage de la violence contre son ennemi le Shah. Ce détail du discours est important car à l’issue de 28 ans de révolution islamique et ses méfaits, les iraniens ont un regard critique sur la période révolutionnaire et se reprochent d’avoir été dupes notamment à propos des actes de terrorisme perpétuées par les mollahs (incendie du Cinéma Rex, fusillade de la place Jaleh), et attribuées au Shah pour provoquer une rupture entre le peuple et le régime impérial.

Après 28 ans de répression islamiste, les iraniens sont de plus en plus attirés par des livres qui paraissent sur cette période révolutionnaire et font des révélations fracassantes. On dirait presque que nous sommes à un moment de réveil après des années de sommeil volontaire.

Cet éveil est ressenti comme une menace et le régime des mollahs ressent la nécessité de nier tout recours à la violence par Khomeiny et sa bande : évidemment le bilan du régime ne plaide pas en sa faveur et personne ne croit ces discours négationnistes et pleins de références aux valeurs oecuméniques, mais aussi à la justice sociale et à la liberté. Bien au contraire, ces discours suscitent une réflexion sur le foutoir qu’est devenu l’Iran, non pas à cause d’une demande de plus de liberté mais grâce aux passe-droits des mollahs et leurs familles et une gestion mafieuse de l’économie iranienne.

Khatami, le mollah souriant a une particularité : il est le VRP du régime des mollahs. A ce titre, en Iran, il parle de la grandeur de l’islam révolutionnaire, et à l’étranger, il nous bassine avec le dialogue des civilisations, qui est une demande unilatérale d’accepter des passe-droits pour les intégristes musulmans en occident, mais en retour ne promet pas de renoncer à des fatwas contre des occidentaux critiquant l’Islam.

Il ne faut rien attendre des journalistes occidentaux qui interviewent cet animal politique car ces derniers évitent les questions qui fâchent. Ainsi Khatami et ces amis partisans du dialogue avec les mollahs passent à travers les mailles des critiques.

Cependant Khatami n’est pas infaillible : il lui arrive de déraper quand on lui pose une question inattendue, ce fut le cas pendant sa conférence à Harvard, où il a justifié que l’on punisse selon les termes de la charia ceux qui se rendent coupable de la « sodomie entre des hommes ». « C’est la loi »« , a-t-il déclaré.